Depuis l’apparition du variant Omicron du Covid 19, et sa forme beaucoup plus contagieuse que les autres variants, des voix s’élèvent pour privilégier l’utilisation du masque FFP2. Ces masques que l’on appelle aussi N95 sont plus filtrants que les modèles chirurgicaux (FFP1) et semble plus appropriés pour limiter la propagation du variant Omicron. La semaine dernière, le ministre de l’Education Nationale, Jean Michel Blanquer, annonçait d’ailleurs la livraison de 5 millions de FFP2 pour nos personnels enseignants. Preuve peut-être qu’il serait plus efficace ! Si certains pays imposent déjà le FFP2 au grand public, ce n’est pas encore le cas de la France. Le FFP2 est bien plus cher (pour le moment) que le FFP1 et tout le monde n’a pas le budget pour s’en procurer. Des chercheur du Beth Israel Deaconess Medical Center de Boston se sont donc penchés sur la réutilisation possible des FFP2, et ils annoncent plutôt une bonne nouvelle !
Réutiliser les FFP2 sans risque, oui c’est possible
L’étude publiée dans l’American Journal Of Infection Control atteste que ces masques FFP2 / N95 pourraient être réutilisés 25 fois sans qu’ils ne perdent de leur efficacité. Alors que l’on ne sait pas encore si les stocks de FFP2 suffiraient à équiper le grand public s’ils devenaient la norme, cette nouvelle est plutôt rassurante. On se souvient tous de la difficulté d’obtenir des FFP1 au début de la pandémie mondiale ! Actuellement préconisés pour les professionnels du soin, et désormais de l’éducation, les FFP2 pourraient venir à manquer. Il serait donc possible de les conserver pour 25 utilisations et on vous explique pourquoi.
Une première étude en 2020
Les masques N95 qui sont appelés en Europe FFP2 ont une capacité de filtration des particules en suspension d’au moins 95%. A titre de comparaison, la capacité de filtration des FFP1 se situe autour de 80%. Les chiffres parlent donc d’eux-mêmes quant à leur efficacité ! Mais, ils ont également le gros désavantage de coûter bien plus cher que les FFP1, même si les prix en France commencent à diminuer considérablement. En septembre 2020, une première étude attestait qu’il était possible de réutiliser les masques en les décontaminant. Pour se faire, les chercheurs proposaient 4 méthodes distinctes :
- La lumière UV;
- La chaleur sèche à 70°C;
- L’éthanol à 70%;
- Le peroxyde d’hydrogène vaporisé (VHP).
A l’époque, les chercheurs estimaient qu’ils pouvaient être réutilisés sur 4 cycles. Mais il semblerait que la donne ait changé.
La nouvelle étude de 2021
Des scientifiques ont entrepris de tester davantage la résistance des FFP2. Pour parvenir à leur résultat, ils ont décontaminé des masques FFP2 25 fois avec du VHP, déjà utilisé pour la décontamination des matériels médicaux. Ils ont donc stérilisé les masques dans des conditions de vide poussé (généralement de 1 à 10 millibars), à des températures comprises entre 28 et 40 °C. D’après leurs résultats, le pouvoir de filtration des masques est bien resté intact après 25 décontaminations. Ils précisent également que cela n’a pas non plus altéré l’étanchéité des masques.
Et pour le grand public ça donne quoi ?
S’il n’est pas recommandé officiellement de laver son masque FFP2, nous le faisons à peu près tous. Un masque coûte environ 1€ à l’heure actuelle, et le changer tous les jours revient à un budget conséquent. Si vous ne travaillez pas dans le milieu du soin, et que vous utilisez votre masque pour vos sorties quotidiennes, il est possible de laver son FFP2. Trois solutions sont possibles pour laver son masque à la maison à condition que celui-ci dispose de plusieurs couches de filtration :
- Passage en machine à 60°C pendant au moins 30 minutes, puis séchage au sèche-linge de préférence lorsque cela est possible;
- Un passage à l’autoclave, cet appareil qui permet de stériliser vos bocaux et confitures;
- Le trempage dans un contenant rempli d’alcool dénaturé que l’on trouve en pharmacie. Le masque ne devra en revanche pas tremper plus de 4 h, au risque de le rendre totalement inutilisable.
Attention si vous décidez de passer au FFP2, vérifiez qu’il respecte la norme NF EN 149 et dispose du marquage CE.