Votre commune peut vous fournir (indirectement) du bois de chauffage gratuit

Et si je vous disais qu’il est peut-être possible de récupérer du bois de chauffage gratuitement, tout en respectant la loi ? Non, il ne s’agit pas d’un bon plan secret, mais d’un droit ancestral : l’affouage. Peu connu, mais toujours en vigueur dans certaines communes, il pourrait bien alléger votre budget chauffage cet hiver !

En France, nous sommes 7,5 millions de foyers à utiliser le bois sous forme de buches ou de pellets, pour nous chauffer, selon l’ADEME. Le bois, le combustible économique et écologique, utilisé depuis la nuit des temps pour apporter la chaleur dans nos maisons. Mais, ce bois représente un coût annuel qui peut être élevé s’il est notre principale source de chauffage. Obtenir du bois gratuitement est un peu le « sport national » de ceux qui l’utilisent et c’est totalement légitime. S’il est interdit de ramasser du bois en forêt, j’y reviendrai dans cet article, nous avons hérité du Moyen Âge du « droit d’affouage ». Un droit souvent méconnu, mais qui pourtant existe encore, et que vous pouvez utiliser. Alors, qu’est-ce que le droit d’affouage, et comment savoir s’il est en vigueur dans votre commune ? Réponses dans cet article.

Un peu d’histoire…

Au Moyen Âge, les terres étaient la propriété de différents seigneurs, qui étaient également propriétaires des cultures, des habitations, et des bois ou des forêts. Le terme affouage date du 13ᵉ siècle et signifie « se chauffer », les habitants d’un territoire avaient, chaque année, un « droit d’affouage » ou droit de se chauffer. Ce dernier se matérialisait par le fait d’autoriser les habitants du domaine du Seigneur, de prélever une certaine quantité de bois chaque année, pour se chauffer. Une technique qui perdure encore aujourd’hui et qui permet deux choses : ramasser du bois gratuitement (ou le couper) et entretenir gratuitement les forêts (pour les communes). Ainsi, aujourd’hui, les conseillers municipaux d’une commune peuvent décider (ou non) qu’une partie des bois communaux sera destinée à l’affouage.

Lettre de la mairie concernant l'affouage.
Certaines communes laissent leurs habitants pratiquer l’affouage sous certaines conditions et moyennant un droit d’inscription. Crédit photo : A. Bonazzi pour NeozOne

Comment bénéficier du droit d’affouage ?

Concrètement, le droit d’affouage n’existe pas dans la totalité des communes de France. Pour des raisons évidentes, les communes urbaines, et celles qui disposent de très peu de domaines forestiers, ne peuvent pas proposer cet avantage à leurs habitants. Pour savoir si votre commune pratique le droit d’affouage, il suffit de vous renseigner en mairie, afin de savoir si un arrêté municipal a été pris, les dates de l’affouage, ainsi que la quantité autorisée pour prélèvement. En règle générale, l’affouage est réservé aux habitants de la commune (+ de six mois de résidence).

De plus, l’habitant doit disposer de matériel adapté (tronçonneuse, merlin, hache, etc.) et d’équipements de sécurité. Dans certaines communes, il peut subsister une « taxe d’affouage », de quelques euros, servant à financer d’autres projets communaux. Néanmoins, le prix demandé est toujours largement inférieur à celui pratiqué par un vendeur de bois. Précisons que certaines communes peuvent désigner les bénéficiaires annuels par tirage au sort, notamment si la demande est trop importante.

Du bois au sol en forêt.
Prélever du bois en forêt, même au sol, nécessite une autorisation. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : A. Bonazzi pour NeozOne

Et, puis-je ramasser du bois sans affouage et sans autorisation ?

Non ! La réponse est irrévocablement non ! Les bois et les forêts appartiennent nécessairement à un propriétaire : agriculteur, propriétaire privé, État français, commune, etc. Ramasser du bois même mort est donc considéré comme une violation de propriété privée et un vol de marchandises. En enfreignant la loi, vous risquez une amende de 1 500 € et attention, les agents assermentés de l’ONF ne plaisantent pas avec les « voleurs de bois ».

Un tronc d'arbre abattu en forêt.
Certaines communes pratiquent encore l’affouage et autorisent le prélèvement de bois dans leurs domaines forestiers. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : A. Bonazzi pour NeozOne

En revanche, vous pouvez vous arranger avec le propriétaire pour ramasser du bois dans sa forêt, contre une attestation écrite de sa part, à présenter en cas de contrôle des forces de l’ordre !  Et vous ? Votre commune pratique-t-elle le droit d’affouage ? En avez-vous déjà profité ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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