Vous pensez avoir tout vu ? Et une voiture qui carbure aux excréments, vous ne l’avez pas vu venir, avouez ! Et pourtant, c’est exactement ce que Urban Utilities est parvenu à faire en innovant un véhicule électrique, de sorte que ce dernier carbure… aux excréments humains. On vous explique !
De l’électricité produite par du biogaz humain…
Urban Utilities est une société australienne chargée de la fourniture et du recyclage de l’eau dans le Queensland. Il faut savoir que la firme n’en est pas à sa première voiture électrique boostée au caca, un premier modèle avait été lancé en 2017. A l’époque, les petits génies de la firme avaient bricolé une Mitsubishi I-MiEV… Quatre ans plus tard, Urban Utilities retente cette fois-ci l’expérience avec un Hyundai Kona, rebaptisé « numéro 2 » ou encore « S-Poo-V ». Mais comment ça marche au juste ?
Au fait, le concept est étonnamment simple : les ingénieurs d’Urban Utilities ont tout simplement eu l’idée d’utiliser le biogaz produit par la décomposition des excréments humains pour alimenter l’ingénieux système moteur/batterie électrique de la « S-Poo-V ».
Selon les explications apportées par la porte-parole de la société, Anna Hartley, le biogaz en question est produit dans la station d’épuration d’Oxley à Brisbane à partir du traitement des eaux usées. « Ils ne s’en rendent peut-être pas compte, mais plus de 330 000 personnes dans le sud et l’ouest de Brisbane contribuent à créer du carburant pour [la S-Poo-V] chaque fois qu’elles tirent la chasse d’eau », s’est amusé Anna Hartley.
Un carburant qui pourrait tout changer !
Certains pourraient trouver cette alternative de carburant amusante, et pourtant elle offre de nombreux avantages écologiques ! En effet comme l’explique Anna Hartley, « les passages aux toilettes quotidiens d’une personne peuvent, en moyenne, générer suffisamment d’électricité pour faire parcourir environ 450 mètres en voiture. » Le traitement des eaux d’une ville entière représenterait ainsi une importante source d’alimentation pour plusieurs S-Poo-V.
Rien que pour vous donner une idée, Urban Utilities affirme traiter l’équivalent de 130 piscines olympiques tous les jours. Cela représente à peu près 325 000 m3 d’eau et d’après les estimations de la firme, permettrait de produire assez de biogaz pour recharger quotidiennement des dizaines de « S-Poo-V » ! II s’agit d’une estimation intéressante quand on sait que l’autonomie maximale du SUV Hyundai Kona est d’environ 480 km. Pour recharger à 100 % la batterie de chaque modèle, cela équivaudrait donc à un petit millier d’habitants en termes d’eaux usées retraitées.
Au total, ce serait les batteries de plus de 300 voitures électriques semblables à la S-Poo-V qui pourraient être rechargées à 100 % au quotidien ! Urban Utilities est en tout cas plus que confiant quant aux capacités de production d’énergie du traitement des eaux usés. « L’année dernière, nous avons produit suffisamment d’électricité pour alimenter l’équivalent de près de 4 000 foyers pendant une année entière », a fièrement indiqué Anna Hartley.
https://twitter.com/UrbanUtilities/status/1397041025890152449
« En exploitant la puissance du caca, nous réduisons nos coûts d’exploitation et aidons l’environnement en utilisant une source d’énergie plus durable, donc c’est gagnant/gagnant », a-t-elle aussi ajouté en précisant que cela permettrait à Urban Utilities d’économiser « environ 1,7 million de dollars par an en coûts d’exploitation ». Pour ceux qui sont curieux de découvrir cette fameuse S-Poo-V, une flotte de véhicules sera présentée lors du prochain festival de durabilité Green Heart Fair à Chermside le 30 mai prochain.
E-TRON?