En France, voilà 21 ans que nous ne sommes plus concernés par cette nouvelle annoncée par les Nations Unies, le 30 août dernier: en effet, après l’épuisement des derniers stocks d’essence sans plomb que détenaient l’Algérie, le monde entier se passe désormais de ce carburant.
L’essence au plomb permettait à tous les véhicules de rouler avant les années 2000, mais après des années d’exploitation, les autorités se sont rendu compte de la pollution causée par le plomb, ainsi que des des maladies qui pouvaient en découler.
L’essence au plomb a donc peu à peu été remplacée par l’essence que nous utilisons aujourd’hui avec des véhicules équipés de pots catalytiques; on vous explique les dangers du plomb et les raisons de son éradication.
Quels étaient les avantages du plomb ?
Sur les anciens moteurs, le plomb permettait d’améliorer l’indice d’octane de l’essence; cet indice mesurait la résistance aux cliquetis. Cela permettait d’une part d’améliorer la combustion et d’autre part, de protéger les moteurs. Le plomb permettait aussi de lubrifier les moteurs.
Puis, sont arrivés les pots catalytiques dans les années 90: ils permettaient de convertir les gaz nocifs en vapeur d’eau mais n’étaient absolument pas compatibles avec l’essence au plomb. Il a donc fallu ôter le plomb de l’essence pour que les pots d’échappement puissent la « digérer » !
Les particules de plomb sont évidemment très toxiques; ce n’est cependant pas l’argument écologique ou médical qui a fait changer la donne, mais bien un argument économique ! Le plomb n’était pourtant pas vraiment responsable de l’incompatibilité, mais plutôt les sels de plombs, qui en se déposant au fond du pot, provoquait des dysfonctionnements. Depuis le 1er janvier 2000, toutes les voitures ont un pot catalytique, le choix a donc été de supprimer le plomb de l’essence.
Comment le plomb a-t-il été remplacé ?
En fait, le plomb n’a pas été remplacé, il a simplement été supprimé. Et ce sont les avancées technologiques de raffinage qui ont permis d’augmenter l’indice d’octane. Les pièces (soupapes) sont devenues en acier (exit la fonte), donc plus résistantes. Les véhicules fonctionnant encore à l’essence avec plomb doivent ajouter un additif spécifique pour protéger les soupapes. Même si l’argument écologique n’était pas la cause de ce passage au sans plomb, il a été évidemment très bénéfique pour l’environnement.
Quels ont été les effets sur la pollution ?
Depuis 1980, les émissions de plomb ont chuté de 60% et c’est évidemment une bonne nouvelle. Mais la combustion d’essence sans plomb provoque malgré tout des émanations de produits polluants comme le soufre ou le monoxyde de carbone. Ces polluants sont responsables notamment de pluies acides qui dévastent l’environnement.
L’Algérie était le dernier pays au monde qui roulait à l’essence au plomb alors qu’en France, ce n’est plus le cas depuis 2000. Après épuisement des stocks algériens, le monde entier roule désormais au sans plomb…. En attendant de rouler à l’électrique peut-être ?
Les bénéfices de l’arrêt du plomb selon l’ONU
Pour l’Organisation des Nations Unies, le plomb était responsable d’environ 1.2 millions de morts chaque année. Du côté économique, son éradication de nos carburants aurait permis d’économiser environ 2450 milliards de dollars ! Selon une étude de l’université de Berkeley, le plomb aurait eu une influence sur la fertilité, mais également sur le développement cérébral des enfants.