
Depuis quelques années, la production d’électricité à partir d’EnR augmente à une vitesse plus ou moins importante dans le monde. En 2023, environ 560 GW de capacité d’énergies renouvelables supplémentaires ont été enregistrées, selon l’IEA (International Energy Agency). Toutefois, malgré cette progression, la part des ressources fossiles dans le mix énergétique mondial reste élevée et il est encore difficile de décarboner efficacement certains secteurs, comme celui des transports. En effet, si les véhicules électriques se démocratisent, leur utilisation pourrait aggraver les émissions de CO2 dans le cas où ils ne sont pas alimentés en grande partie par de l’énergie verte, d’après une étude.
Les véhicules électriques ne réduisent pas nécessairement les émissions de GES
Pour évaluer l’impact de l’utilisation des véhicules électriques sur les émissions de CO2, des chercheurs de l’Université d’Auckland et de l’Université de Xiamen ont utilisé le modèle STIRPAT . Afin d’analyser des données de 26 pays sur une durée de 15 ans. D’après les résultats de leur étude, l’adoption des VE n’entraîne pas nécessairement une baisse des rejets de GES, notamment dans les pays où l’électricité est produite à partir de ressources fossiles. Le groupe de scientifiques a même remarqué qu’en rechargeant un véhicule électrique à partir d’une énergie provenant d’un combustible comme le charbon ou le pétrole, ses émissions de CO2 peuvent être plus élevées que celles d’une voiture moderne à essence. Selon eux, les principales raisons résident dans l’empreinte carbone élevée de l’électricité et les importants rejets de gaz polluants liés à la fabrication des batteries des VE.
Une augmentation significative des rejets de gaz à effet de serre
Si les véhicules électriques ne sont pas alimentés par une énergie propre, ils émettent une grande quantité de gaz à effet de serre. Leur adoption massive dans les pays où l’énergie provient majoritairement de sources fossiles peut donc nuire considérablement à l’environnement. D’après les auteurs de l’étude, la présence de nombreux VE augmente la demande en électricité et pourrait entraîner la création et la mise en service de nouvelles centrales thermiques particulièrement polluantes. Pour Simon Tao, un doctorant à l’Université d’Auckland, l’analyse réalisée par l’équipe de chercheurs a permis de démontrer que les véhicules électriques n’offrent aucun avantage environnemental, s’ils n’utilisent pas d’électricité propre.
Une part de 48 % au minimum dans le mix énergétique
Les chercheurs ont évalué la part minimale des EnR à atteindre dans le mix énergétique mondial, afin que les véhicules électriques puissent offrir de réels avantages environnementaux. Selon les résultats de l’analyse, 48 % de l’électricité produite dans le monde doit être issue d’énergies renouvelables pour pouvoir réduire les émissions de CO2 grâce à l’utilisation de VE. Cependant, le professeur Stephen Poletti a déclaré que l’éolien, l’hydraulique et le solaire n’ont produit qu’un peu plus de 30 % de l’électricité mondiale en 2023.
Pour augmenter la part des EnR, il préconise, entre autres, la mise en place de réseaux intelligents et un meilleur soutien des projets d’énergie renouvelable communautaires. D’autre part, les chercheurs estiment que la suppression des subventions des ressources fossiles et la création de systèmes de tarification du carbone pourraient contribuer grandement à l’essor de la production d’électricité décarbonée. L’étude a été publiée sur sciencedirect.com. Le débat entre véhicule électrique et véhicule thermique fait toujours couler de l’encre, que pensez-vous de cette étude ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .