Après Hummer et Cadillac, c’est au tour de l’emblématique deux-chevaux (2CV) de se convertir en voiture électrique. L’initiative ne vient pas de Citroën, mais des ateliers du Mehari Club, une entreprise spécialisée dans la fabrication de pièces détachées de Mehari et 2CV, deux grands classiques de la marque Citroën. Ses mécanos ont « électrifié » une ancienne 2CV en remplaçant son moteur thermique par un moteur électrique.
Transformation complète sous le capot : Depuis avril dernier, la France autorise le remplacement du moteur diesel ou à essence d’un véhicule de plus de cinq ans par un moteur électrique. C’est ce qui a donné l’idée au Mehari Club de tenter l’expérience avec une vieille 2CV. Maxime Cabanel, un des ingénieurs qui a travaillé sur le projet, a expliqué que la conversion n’a pas été trop compliquée, car « c’est un véhicule qui s’y prête bien et en plus le poids des nouveaux équipements, même avec les grosses batteries, correspond à celui d’origine, soit environ 900 kg. »
Le processus de transformation a pris une petite vingtaine d’heures durant lesquelles les mécanos du Mehari Club ont enlevé le moteur thermique, le réservoir et le pot d’échappement de la 2CV pour les remplacer par un moteur électrique. Ils ont également installé d’imposantes batteries dans le coffre, et ajouté une prise de recharge à l’arrière du véhicule.
Les résultats ont donné lieu au prototype d’une « Deudeuche » entièrement électrique et parfaitement fonctionnel qui peut parcourir jusqu’à 120 km en une seule charge. La voiture se recharge complètement en 3 h 30 et peut rouler sur toutes les routes, avec une vitesse maximale de 90 km/h, offrant ainsi les mêmes performances qu’une 2CV originale.
Donner une seconde vie aux anciens modèles
Il faut savoir que le Mehari Club n’est pas à son premier coup d’essai en matière de « retrofit » (transformation complète) de véhicules : en effet, son directeur général, Stéphane Wimez, commercialise déjà depuis 2017 des Mehari entièrement neuves et électriques. À travers ces initiatives, le but de l’entreprise est de « donner une seconde vie aux modèles anciens qui sont condamnés à ne plus rouler en ville » à cause des nouvelles règles environnementales, et de leur permettre ainsi d’« évoluer avec le temps ».
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Stéphane Wimez et son équipe espèrent un « marché potentiel » pour leur 2CV électrique dont le prix est estimé à 14 000 euros environ. Ils ambitionnent de transformer au moins 10 000 voitures sur les 100 000 que compte actuellement le parc existant en France. Rappelons que pour que les voitures puissent être homologuées, il est impératif que leur transformation soit prise en main par un professionnel habilité qui devra respecter la « répartition d’origine des masses dans le véhicule, avec une tolérance de 10 % ».