En Nouvelle-Zélande, comme dans beaucoup d’autres pays, les autorités ont augmenté le nombre de pistes cyclables. Cette décision est en partie liée à la popularité des vélos électriques, mais aussi à la prise de conscience des gens sur la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. En effet, les voitures thermiques, qui représentent encore une part importante des véhicules en circulation, rejettent des substances néfastes non seulement pour la santé, mais aussi pour l’environnement. Alors que les voies publiques dédiées aux cyclistes et aux piétons se multiplient dans les villes, la question est de savoir si ce changement est bon ou mauvais pour l’économie.
Le débat est ouvert
Effectivement, l’instauration d’une piste cyclable implique souvent une suppression des parkings de voitures devant les boutiques et les restaurants. Bon nombre de commerçants estiment ainsi que la création de ce genre d’infrastructures ne fait que diminuer le taux de fréquentation de leurs établissements et peut même entrainer leur fermeture. Une opinion qui ne semble pas toutefois faire l’unanimité. Selon des études réalisées dans plusieurs pays, notamment en Nouvelle-Zélande, l’augmentation des infrastructures cyclables et piétonnes entraine un impact légèrement positif sur les bénéfices des entreprises.
Une hausse des revenus constatée
Les retombées ne sont pas forcément toujours satisfaisantes. Mais dans la majorité des cas, les revenus des établissements commerciaux sur lesquels se sont portés les sondages ont augmenté après la mise en place de pistes cyclables et la suppression des aires de stationnement. Par ailleurs, une enquête réalisée par des chercheurs de l’Université de Californie, aux États-Unis, a analysé les dépenses effectuées par les citadins qui utilisent du vélo et ceux qui ont l’habitude de se déplacer en voiture. Il s’avère qu’il n’y a pas de différence là-dessus. « C’est important, car souvent les commerçants craignent que l’enlèvement des parkings signifie que les gens ne viendront plus et que les cyclistes ne dépensent pas assez d’argent », a déclaré Caroline Shaw, professeure agrégée au département de santé publique de l’Université d’Otago.
Une peur insensée ?
Julie Anne Genter, députée élue au sein du Parti vert Néozélandais, s’est également exprimée sur le sujet. Elle, qui utilise un vélo cargo comme moyen de transport au quotidien, a déclaré comprendre le sentiment d’inquiétude qui règne chez les entrepreneurs. Cependant, elle estime que cette peur n’a pas lieu d’être. « En vérité, le fait de faciliter la marche, le vélo et les transports en commun a tendance à augmenter le trafic piétonnier et à attirer beaucoup plus de gens dans ces entreprises, surtout s’il s’agit de commerces de détail ou de restaurants », a-t-elle assuré.