La chronique d’un film un peu particulier puisqu’il s’agit du biopic sur la vie de l’auteur Romain Gary, La Promesse de l’Aube que nous avons pu découvrir la semaine dernière, semaine de sa sortie en salles.
Un film bouleversant qui traite de l’amour entre une mère ultra protectrice (Charlotte Gainsbourg) et un fils complètement dévoué à sa mère (Pierre Niney). C’est un biopic qui raconte la vie de l’auteur né Roman Kacew et devenu Romain Gary, auteur aux deux prix Goncourt sous deux pseudonymes différents.
Au delà de l’histoire racontée, nous avons découvert une Charlotte Gainsbourg plus naturelle que jamais, et qui n’a pas eu peur de se vieillir pour intégrer le rôle à merveille. L’enfant joué par trois acteurs différents est lui aussi criant de vérité ! Impressionnant de réalisme.
La promesse de l’aube, bande annonce
Synopsis
Roman Kacew naît en Pologne élevé par Nina sa mère qui se consacre entièrement à son fils, qui croit en lui mais qui a aussi pour lui certaines ambitions de grandeur qu’elle ne lâchera jamais. Roman et Nina partent ensuite pour le sud de la France où elle s’établit comme hôtelière. Puis Roman servira sous les drapeaux français pendant la Seconde Guerre Mondiale pour échapper à la cour martiale. Un amour inconditionnel d’une mère pour son fils… Salvateur ou Destructeur ? Les deux à la fois peut-être ?
On commence par découvrir un couple mère-fils avec une mère à la poigne de fer, obsédée par la réussite de son fils unique. Seule sans mari, d’origine russe et juive et exilée en Pologne où il ne fait pas bon être juif, Nina se débat chaque jour pour sa survie. Elle refuse que cette vie soit celle de son fils. Pour lui, elle rêve de légion d’honneur, de musique et de gloire. Elle va donc tout donner pour que son fils réussisse. Mais Roman, impressionné par sa mère se révèle un piètre musicien, un danseur moyen… Il veut peindre mais la peinture n’est pas le souhait de sa mère ! Alors il va écrire. Ecrire des nouvelles, écrire des romans, et surtout écrire pour que sa mère soit fière de lui.
Puis on découvre un fils totalement sous l’emprise de sa mère, qu’il ne veut décevoir sous aucun prétexte. Que ce soit en s’inventant des nouvelles publiées dans le journal ou des excuses pour son départ en tant qu’aviateur. Il inventera une vie, SA vie, enfin celle qui conviendra à sa mère et dont elle pourra être fière. Il taira ses douleurs, ses excès et ses erreurs ou ne les expliquera que partiellement. Il renoncera même à l’amour pour ne pas lui déplaire. On suivra ainsi sa vie qui le mènera jusqu’à la folie. Le film se termine quand Roman (devenu Romain) a 30 ans environ, mais il est entrecoupé de moment où le Romain de 50 ans raconte sa propre histoire en parallèle. On s’aperçoit rapidement qu’après s’être donné corps et âme aux désirs de sa mère, il s’est dévoué à la littérature, écrivant jusqu’à sombrer dans la folie. Folie qui le mènera au suicide dans la vraie vie mais dont on ne parle pas dans le film puisque celui ci raconte l’histoire de son principal roman, intitulé La Promesse de l’Aube évidemment.
Note du film
Superbe
Au delà de l'histoire du romancier, ce film montre à quel point l'amour d'une mère "castratrice" peut dominer la vie d'un enfant et finalement l'empêcher de vivre sa vie et de ne la vivre que par procuration. Un immense film avec d'immenses acteurs qui se livrent sans artifice. Une oeuvre bouleversante qui nous fait découvrir et nous donne envie de lire ou relire les oeuvres de ce grand auteur français, qui a servi la France et voué sa vie à sa mère qui est allé jusqu'à lui cacher une terrible vérité en imaginant un immense subterfuge qui ne se révélera à vous qu'à la fin de ce superbe film à découvrir absolument. Effectivement peu d'action si ce ne sont que les scènes de survol pendant la guerre, pas de violence, pas d'effet spéciaux, un film dénué de technologie mais tellement fort en ressenti qu'on en oublie tout le reste.