Imaginez votre compte en banque qui se remplit un peu plus à chaque passage… aux toilettes ? Mais imaginez aussi qu’à chaque fois, vous pouvez produire de l’énergie en déféquant !
En Corée du Sud, les étudiants de l’Ulsan National Institute of Science and Technology sont rémunérés en cryptomonnaie chaque fois qu’ils passent aux toilettes… Et leurs déjections servent à produire de l’énergie.
Cette invention qui peut sembler un peu loufoque pourrait en réalité permettre de produire de l’énergie à moindre coût. Tout en permettant à ceux qui utilisent les toilettes de gagner quelques Ggools, le nom de la cryptomonnaie inventée pour l’occasion. Explications.
Une cryptomonnaie un peu spéciale
Depuis quelques années, les cryptomonnaies connaissent un succès fulgurant. Cela ne concerne évidemment pas toutes les cryptomonnaies, certaines comme le DogeCoin d’Elon Musk sont même qualifiées de « ShitCoins » ! Les cryptomonnaies qui gravitent autour du fameux BitCoin, n’ont évidemment pas toutes, la même valeur. Mais, finalement dans notre exemple, la valeur de la cryptomonnaie n’a pas tellement d’importance !
Le professeur Cho Jae-weaon teste depuis 2017, un procédé unique dans l’université d’Ulsan. Le concept qui se veut révolutionnaire, et qui l’est probablement s’appelle BeeVi.
Le concept de la récupération des déjections
Dans cette université, à chaque passage aux toilettes, les défections des étudiants ne filent pas dans les égouts. Mais, ils se retrouvent un méthaniseur, une grande cuve remplie de méthanogènes, qui privés d’oxygène vont produire du méthane. Ce méthane ainsi produit pourra être injecté dans le système de chauffage de l’université pour alimenter un ballon d’eau chaude, une cellule à combustible ainsi qu’un fourneau.
Et la récompense aux étudiants
Le professeur créateur du concept a imaginé ces toilettes révolutionnaires avec une contrepartie pour les étudiants. En effet à chaque passage pour déposer de la matière fécale, l’étudiant est rémunéré en Ggools. Cette cryptomonnaie uniquement valable dans l’université permet ensuite aux étudiants d’acheter de la nourriture, des livres, ou de boire un café. Cette cryptomonnaie n’étant évidemment valable que sur le site du campus.
Feces Standard Money (Argent Standard des Selles), le nom du concept, pourrait devenir un vrai enjeu pour la production d’énergie et la valorisation des déchets.
Tout le monde y gagne, même la Planète !
Le professeur Jae-Weon explique qu’une personne produit environ 500 grammes de déjection par jour. Ces déjections permettent d’obtenir 50 litres de méthane, lui-même permettant de produire 0.5 kWh.
Si les étudiants peuvent récupérer un peu de pouvoir d’achat grâce à leur déjection, c’est plutôt anecdotique. En revanche, sur un plan purement écologique, ce pourrait être une vraie bonne idée. Le système inventé consomme environ un demi-litre d’eau à chaque « chasse d’eau », contre 10 litres pour une chasse d’eau classique…
Une fois méthanisés, les matières sèches restantes peuvent également produire du fumier, qui peut remplacer les engrais. L’idée de cette université sud-coréenne est une « goutte d’eau » pour la Planète, mais elle serait sans doute, une idée à creuser pour de nombreux endroits.
Si l’invention peut, de prime abord, prêter à sourire, il ne faut cependant pas la prendre à la légère… Le système est un peu difficile à mettre place techniquement parlant, mais c’est une aubaine pour la planète…