Albert Einstein n’a jamais dit « Si l’abeille venait à disparaître, l’homme n’aurait plus que 4 années à vivre »

Une citation explique que nous pourrions mourir 4 ans après la disparition des abeilles sur la planète... Nous avons cherché à vérifier si cette citation était exacte !

Einstein est décédé en 1955, et avant de mourir, il a prononcé une phrase qui, aujourd’hui à un écho particulier : « Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre ans à vivre ». Cette phrase était-elle une vision précoce de l’avenir de la planète ou n’a-t-elle pas vraiment de sens ? Toujours est-il qu’elle est souvent reprise par ceux qui imaginent la BeeApocalypse, fervents défenseurs des abeilles; pour eux, c’est certain, la disparition des abeilles mènerait à celle de l’Humanité ! Mais quel serait réellement l’impact sur les vies humaines si les abeilles venaient à être éradiquées de la surface de la Terre ? Explications.

Remettons les pendules à l’heure !

Sachez pour commencer, qu’il n’existe aucune preuve formelle que cette phrase a bien été prononcée par Albert Einstein ! D’après Roni Gosz qui dirige les archives de l’Université hébraïque de Jérusalem, qui abrite des dizaines de milliers de documents provenant d’Einstein, il n’y a aucune trace de cette fameuse phrase. Le directeur explique par ailleurs que le physicien allemand n’avait aucune compétence et ne montrait aucun intérêt pour les abeilles, encore moins pour l’entomologie ou l’écologie. Cette citation remonterait en fait à l’année 1994, soit près de 40 ans après la mort d’Einstein, et proviendrait d’une brochure conçue par l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF), distribuée lors d’une manifestation contre les politiques agricoles européennes, à Bruxelles. On comprend un peu mieux pourquoi cette phrase « choc » est reprise par les défenseurs des abeilles !

’il n’existe aucune preuve formelle que cette phrase a bien été prononcée par Albert Einstein
’il n’existe aucune preuve formelle que cette phrase a bien été prononcée par Albert Einstein »

 

Mais alors, que se passerait-il si les abeilles disparaissaient ?

Nous nous en doutions un peu, les humains ne passeraient donc pas de vie à trépas si les abeilles disparaissaient. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas continuer à les protéger car si la mort ne nous attend pas au tournant, les conséquences sur notre santé, pourraient, elles, être bien réelles. Dans une étude publiée en 2015 par The Lancet, on apprend que le déclin des abeilles pourrait faire augmenter le taux de mortalité mondial de 3%, soit 1,4 millions de morts en plus chaque année. Ces décès seraient dus à une augmentation des carences en vitamines B9 et A, que l’on trouve dans les fruits et légumes, et qui sont indispensables aux enfants et aux femmes enceintes. Toujours d’après cette étude, les AVC, maladies cardiaques ou certains cancers pourraient se développer de plus en plus, entraînant évidemment des décès supplémentaires. Si les insectes pollinisateurs venaient à disparaître, nous aurions moins de fruits, légumes, graines, fruits secs, et donc moins de vitamines à disposition. Ces carences en vitamines pourraient également provoquer des cas supplémentaires de cécité et des malformations du système nerveux.

Pourquoi pourrions-nous malgré tout survivre aux abeilles ?

Nous sommes très axés sur la protection des abeilles, et elles sont les parfaites représentations des campagnes de protection pour la pollinisation alimentaire ! En réalité, les abeilles sont essentielles dans certaines cultures comme les amandes ou dans les endroits les plus reculés comme l’Alaska. Mais, dans ces endroits, les abeilles sont introduites par l’homme, et non présentes à l’état naturel. Si l’on en croit une autre étude publiée dans Science20, 25 000 autres espèces pollinisatrices seraient capables d’effectuer le travail des abeilles. Et parmi ces espèces, certaines développeraient un pouvoir de pollinisation plus important pour palier la disparition des abeilles. La disparition des abeilles aurait donc des conséquences sur la santé des hommes, mais sans provoquer la mort de l’humanité tout entière !

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Source
Sciencesetavenir.frScience20.com

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

4 commentaires

  1. Très bien de remettre les pendules à l’heure. Si les abeilles disparaissent, les apiculteurs les suivent. Alors que tout le monde se fout des bourdons, papillons et milliers d’autres insectes, concernés par les mêmes désastres.

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  2. il me semble qu’il y a quand même un petit biais à cette conclusion: car si les abeilles disparaissaient (ce mot est fort), cela signifie que des milliers d’autres espèces proches disparaîtraient aussi. certaines plantes (dont certaines cultivées pour la consommation de leurs fruits ou légumes) ne sont pollinisées que par une seule ou quelques insectes. Il n’y a aucune raison de penser que ces insectes survivraient aux causes qui auraient fait disparaître les abeilles.

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  3. Encore de grands « scientifiques » qui savent comment tourne le monde. Je ne pense pas qu’on puisse prévoir ce qui se passerait si les abeilles, toutes les abeilles disparaissaient. Même problème qu’en médecine et en générale en science de la vie. Quatre milliards d’année pour que tout ça soit « mis au point », et l’Homme, prétentieux croit maitriser la nature après quelque siècle d’étude.

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