Il y a 10 ans déjà, l’Allemagne lançait son programme de transition énergétique : Energiekonzept. Ce programme qui court jusqu’en 2050 prévoit l’abandon du nucléaire et du charbon. Mais également, une forte réduction de CO2 dans le pays.
Après 10 ans, l’Agence Internationale de l’Energie dresse un premier bilan dans un rapport publié le 19 février dernier. Les efforts consentis par l’Allemagne portent déjà leurs fruits, mais pas nécessairement dans tous les domaines dévoile le journal Le Monde. Si la diversification du mix électrique semble sur la bonne voie, il n’en n’est pas de même pour les consommations des allemands.
Les objectifs de la transition énergétique en Allemagne sont nombreux :
- Réduire de 40% les émissions de CO2 dès 2020 et de 55% en 2030 puis 70% en 2040 afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Malheureusement le premier objectif de 40% ne sera probablement pas atteint d’ici la fin de cette année. En cause, les rénovations énergétiques qui ont pris du retard, et les citoyens qui n’ont finalement pas vraiment changer leurs habitudes en matière de chauffage. Pourtant selon l’AIE, l’Allemagne avait réduit de 31% à la fin 2018.
- La fin du charbon pour 2038 et toujours selon l’AIE, c’est une possibilité qui devrait tenir ses promesses.
- L’abandon du nucléaire pour 2050. Sur ce point l’AIE est plus sceptique. En effet, ils soulignent que :
“La progression de l’électricité produite par les renouvelables a réduit les émissions [de CO2], mais l’abandon du nucléaire ainsi que l’augmentation des exportations d’électricité ont contrebalancé une partie de ces bénéfices.” En d’autres termes, l’abandon du nucléaire arrive trop tôt pour que des énergies renouvelables puissent compenser son utilisation. La situation pourrait finalement être contreproductive.
La rénovation énergétique des bâtiments :
Alors que depuis 10 ans, l’Allemagne investit des milliards d’euro pour la rénovation énergétique des bâtiments, la consommation est restée stable. La baisse des dépenses de chauffage annoncée provoque une augmentation des loyers importantes sans pour autant couvrir l’investissement des travaux.
Et comme souvent, ce sont les foyers les plus modestes qui paient le plus lourd tribut de cette transition énergétique. En Allemagne, le logement compte pour un tiers dans les émissions de gaz à effet de serre et 35% de la consommation d’énergie.
De plus les foyers allemands, bien que mieux isolés ne consentent pas à chauffer leurs logements à moins de 22° quand le gouvernement préconise 20°… Si l’Allemagne ne change pas ses plans, les objectifs risquent de ne pas être atteints !