La couche d’ozone joue un rôle primordial dans la protection des espèces vivantes sur Terre. Elle sert en effet de bouclier contre les radiations ultraviolettes émises par le Soleil. Malheureusement, les activités des hommes entraînent une dégradation progressive de l’ozone.
Elles sont notamment à l’origine de la formation d’un trou dans la couche d’ozone, situé juste au-dessus de l’Antarctique. Chaque année, ce trou s’élargit et d’après le CAMS il est actuellement plus grand que les États-Unis.
Le trou le plus large observé ces 15 dernières années
Le trou qui s’est formé en 2020 dans la couche d’ozone est considéré comme l’un des plus larges et des plus profonds observés ces 15 dernières années. Selon les scientifiques du CAMS, il aurait une superficie de 23 millions de kilomètres carrés. Cela représente deux fois plus que la taille des États-Unis.
Cette année, les concentrations d’ozone stratosphérique ont flirté avec des valeurs proches de zéro. L’appauvrissement de la couche d’ozone est dû en grande partie à l’utilisation de produits chimiques. Toutefois, d’après Vincent-Henri Peuch, directeur du CAMS, d’autres variables sont également à prendre en compte :
« Il y a une grande variabilité dans la façon dont les événements liés au trou d’ozone se développent chaque année. Le trou dans la couche d’ozone de 2020 ressemble à celui de 2018, qui était aussi un trou assez important. Avec le retour de la lumière du soleil au pôle Sud ces dernières semaines, nous avons constaté un appauvrissement continu de la couche d’ozone au-dessus de la région. »
Un trou qui rapetissera progressivement
L’ouverture de ce trou dans la couche d’ozone n’est pas très alarmante. Étant donné qu’il a atteint sa taille maximale, les chercheurs attendent de le voir rapetisser. C’est ce qui est arrivé pour le trou qui s’est ouvert en 2019 au-dessus du Pôle Nord.
Ce trou s’est formé à l’issue d’une forte émission de polluants d’origine humaine et avait trois fois la superficie du Groenland. Il est resté ainsi pendant plusieurs semaines avant de se refermer de lui-même grâce à des conditions météorologiques inédites.
Vers un renforcement des mesures d’interdiction des émissions de produits chimiques
Vincent-Henri Peuch estime que cette situation confirme la nécessité d’un renforcement des mesures prises pour protéger l’ozone : « Nous devons continuer d’appliquer le Protocole de Montréal interdisant les émissions de produits chimiques appauvrissant la couche d’ozone. »
De leur côté, les Nations-Unies sont optimistes quant à l’avenir de l’ozone. Dans un rapport publié en 2018, ils affirment que « la couche d’ozone dans certaines parties de la stratosphère s’est rétablie à un rythme de 1 à 3% par décennie depuis 2000. »
Selon eux, « l’ozone de l’hémisphère nord et des latitudes moyennes devrait se régénérer complètement d’ici 2030, suivi par hémisphère sud dans les années 2050 et par les régions polaires d’ici 2060. »