Qu’est-ce que la mort ? Une question souvent posée en cours de philosophie mais dont la réponse n’ouvre que des suppositions… La mort physique est-elle semblable à la mort de l’esprit, de l’âme ? Tant de questions qui restent sans réponse pour le moment. Un jour peut-être ? Ce que nous savons en revanche, c’est que le corps humain, une fois inhumé dans un cercueil, se décompose pour « redevenir » poussière. Mais alors pourquoi ne pas réellement retourner à la terre en devenant du compost humain après notre mort ? Une manière de réduire les frais d’obsèques et de lutter contre le réchauffement climatique, car les corps en décomposition dégagent des gaz et des polluants qui amplifient le réchauffement… C’est en tout cas la raison invoquée par la Californie, qui vient de légaliser le compost humain. Explications.
Les morts de Californie bientôt utilisés comme compost…
La mort est un sujet qui soulève de nombreux débats dès qu’elle est abordée… Parler de suicide assisté est par exemple encore tabou pour bon nombre de personnes ! Et s’imaginer fertiliser les potagers, les champs agricoles ou les jardins des particuliers avec des corps humains en est un également… Pourtant, à partir de 2027, l’état de Californie rejoindra ceux de Washington, du Colorado, de l’Oregon, et du Vermont qui ont déjà légalisé cette alternative aux inhumations ou crémations traditionnelles.
Comment cela fonctionne ?
Dès l’année 2027, les californiens pourront donc décider de laisser leurs cadavres se décomposer avec une méthode très strictement encadrée. Pour argumenter cette décision, la Californie affirme que cette méthode est beaucoup plus respectueuse de l’environnement que l’inhumation ou la crémation. Le gouverneur de l’Etat a donc signé cette nouvelle mesure afin d’inciter ses concitoyens à être plus respectueux de l’environnement, y compris après qu’ils passent de vie à trépas. Au lieu de se décomposer dans un cercueil ou de devenir des cendres enfermées dans une urne, ils pourront être transformés en compost humain.
Quel est le processus du compost humain ?
Comme nous vous l’avons dit, il s’agit là d’une procédure strictement encadrée qui sera menée par des services assermentés par le gouverneur de Californie. Concrètement, le cadavre sera placé dans une structure et recouvert de végétaux tels que copeaux de bois ou paille pendant 30 jours au minimum. Une fois la décomposition du cadavre réalisée par les végétaux, les restes seront remis aux proches de la personne disparue… Ils pourront alors conserver l’urne, la mettre en terre ou éparpiller le compost au pied d’un arbre qu’aimait le proche décédé, pour en enrichir la terre !
En France, cette technique appelée « humusation » est encore interdite. La question avait été soulevée en 2016 par l’Assemblée nationale, demandant une possible légalisation, et voici la réponse qu’avait apporté le ministre de l’Intérieur : Son introduction en droit interne soulèverait des questions importantes, tenant notamment à l’absence de statut juridique des particules issues de cette technique et de sa compatibilité avec l’article 16-1-1 du code civil. Dans cet article du Code Civil, il est également inscrit que les cendres ou restes humains doivent être traités avec respect et dignité… Le compost humain ne serait donc pas digne du défunt ? Les mœurs évoluent doucement vers les funérailles écologiques en France, où l’on peut trouver des cercueils en carton ou en bambou, et où l’on peut faire inhumer son urne dans une forêt cinéraire, une manière de retourner à la terre, peut-être moins radicale que le compost humain pur ?
Concernant les cercueils en carton ou en bambou, faudrait-il encore que les pompes funèbres en disposent dans leur catalogue (donc dans leurs stocks). Car s’il faut en faire venir un par camion spécial de l’usine, le bilan carbone est alors défavorable.