Souvenez-vous en 2020, lors de la pandémie mondiale, l’heure était aux purificateurs d’air en tous genres. Comme nous pouvions nous y attendre, le virus est toujours présent, mais il existe désormais un vaccin et nous « vivons avec ». Toujours est-il que les vendeurs de purificateurs d’air ont probablement vu leurs ventes exploser depuis cet épisode de crise sanitaire. Des chercheurs australiens se sont intéressés à ce sujet, mais avec des plantes pour objet de leur étude. Selon eux, certaines plantes d’intérieur feraient office de purificateurs d’air naturels. En effet, elles seront capables d’éliminer les polluants toxiques et cancérigènes de l’air intérieur. Décryptage.
Pourquoi avoir réalisé cette étude ?
Les chercheurs de l’Université de technologie de Sydney sont partis d’un principe simple. La plupart d’entre nous passons 90 % de notre temps à l’intérieur, que ce soit à la maison, au bureau, à l’école, etc. Et nous savons évidemment que l’air extérieur est plus sain que l’air confiné à l’intérieur d’un bâtiment. « Nous savons que la qualité de l’air intérieur est souvent beaucoup plus polluée que l’air extérieur, ce qui a un impact sur la santé mentale et physique. », a déclaré Johan Hodgson, directeur général d’Ambius, le fournisseur de plantes qui a travaillé avec les chercheurs. Parue dans la revue Uts.eu.au, cette étude démontre que certaines plantes ont le pouvoir d’absorber les toxines cancérigènes comme les polluants de l’air. Les résultats montrent, en conséquence, qu’il suffirait de quelques plantes pour dépolluer l’air que nous respirons à l’intérieur.
Quelle différence avec les techniques classiques de purification de l’air ?
Nous connaissons tous les purificateurs d’air portables ou les dispositifs de filtration des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC). Cependant, ces dispositifs sont incapables d’éliminer les polluants gazeux que l’on peut trouver en intérieur. Quant aux plantes, elles peuvent s’attaquer à de nombreux contaminants, qui passent « au travers » des filtrants traditionnels. Les chercheurs ont déjà lancé comme hypothèse que des plantes pouvaient être des dépolluants naturels, mais aucune étude n’avait encore été menée.
Comment ont-ils mené cette étude ?
Accompagnés du fournisseur de plantes Ambius, les scientifiques ont fabriqué un petit mur végétal, avec des plantes déjà connues pour leurs capacités dépolluantes. On les appelle les plantes à phytoremédiation. Elles ont la particularité de posséder un métabolisme capable d’accumuler, de transformer, de dégrader, de concentrer, de stabiliser ou de volatiliser des polluants. Neuf systèmes ont été testés par les chercheurs avec chacun du lierre du diable, de la vigne en pointe et de la plante araignée. Un autre mur végétal a été installé, ne contenant aucune de ses plantes. Les murs ont ensuite été exposés à différents composés organiques volatils (COV) derrière un mur en plexiglas. Ensuite, l’air a été analysé par chromatographie en phase gazeuse et spectrométrie de masse.
Quels sont les premiers résultats de cette étude ?
Les conclusions de l’étude démontrent que les plantes représentent une solution efficace et durable pour combattre la pollution intérieure néfaste. De plus, elles sont économiques et faciles à installer à domicile, à l’école ou au bureau, et nécessitent peu d’entretien. Ils ont relevé, par la suite, que l’élimination des alcanes était très élevée (97,9 %), celle des cyclopentanes aussi (88,18 %) comme celle des dérivés du benzène (85,96 %). Après seulement huit heures, tous les composés ont été réduits à moins de 20 % des concentrations initiales. « C’est la première fois que l’on teste la capacité des plantes à éliminer les composés liés au pétrole, et les résultats sont stupéfiants », conclut Fraser Torpy, chercheur en biorestauration, qui a dirigé l’étude.