Souvenez-vous, dans les années 90, lorsque vos parents devaient déposer leurs déchets à la « décharge municipale ». À l’époque, elles étaient ce que l’on appelle aujourd’hui une déchetterie, mais les autorités ne se préoccupaient pas réellement des conséquences environnementales futures. Dans ces décharges à ciel ouvert, qui prenaient feu très souvent, les sols ont comme qui dirait « morflé ». La pollution des sols de ces sites peut, encore aujourd’hui, gêner, lorsqu’il faut reconstruire. Les décharges à ciel ouvert ont été interdites et démantelées au 1ᵉʳ juillet 2002, à la suite du vote de la loi n° 92-646 du 13 juillet 1992. Saviez-vous que certains sites pollués utilisaient la phytoremédiation pour dépolluer les sols ? Un terme scientifique, qui désigne, en réalité, l’utilisation de certaines plantes spécifiques, pour dépolluer les sols. Décryptage.
Qu’est-ce que la phytoremédiation ?
Ce terme désigne un processus environnemental, objet de nombreuses études actuellement. Cette technique utilise des plantes pour dépolluer ou décontaminer des sols, de l’eau, ou d’autres milieux. Nous connaissons déjà les bassins filtrants grâce à des plantes spécifiques, mais la phytoremédiation, cette méthode naturelle, va encore plus loin. En effet, certaines plantes peuvent absorber, accumuler ou dégrader des substances toxiques présentes dans le sol ou l’eau. Ces plantes appelées « hyperaccumulatrices » ont le pouvoir naturel d’absorber les polluants via leurs racines, puis de les accumuler dans leurs parties aériennes (tiges, feuilles). C’est un long processus, car il faut prendre en compte la croissance de la plante, mais semble-t-il efficace, sur les pesticides, les métaux lourds et les hydrocarbures.
Quels sont les avantages de la phytoremédiation ?
Comme nous vous l’avons dit, installer des plantes hyperaccumulatrices ne se fait pas en un jour, mais ce procédé a l’avantage d’être naturel et économique. Implanter un site de phytoremédiation coûte beaucoup moins cher qu’une dépollution classique, et ne provoque aucun dégât supplémentaire sur le sol concerné. De plus, les plantes utilisées sont généralement robustes et adaptées à toutes sortes de conditions climatiques. Néanmoins, certaines s’adaptent mieux au climat sec, que d’autres par exemple. Cette méthode existe depuis plus de 50 ans, mais revient au goût du jour, devant l’ampleur des sites pollués en France.
Quelles sont les plantes dépolluantes des sols ?
En matière de choix des plantes dépolluantes, tout va dépendre du type de pollution du sol.
Pour les métaux
On entend par le terme métaux des éléments comme le plomb, le chrome, ou le cuivre, ou encore l’uranium, ou le césium, voici les plantes à privilégier :
- Peupliers, mais attention, il faut que le sol soit très humide
- Saules
- Moutarde brune
- Rinorea niccolifera
- Arabettes de Haller
- Noccaea caerulescens
- Alyssum murale
Ajoutons également les tournesols pour les radioéléments (uranium, césium).
Pour les composés organiques
Les composés organiques complexes sont les pesticides, les hydrocarbures, les solvants et autres produits chimiques qui ont pu être déversés. Dans ce cas, les meilleures plantes dépolluantes sont :
- Saules
- Peupliers
- Luzerne
- Trèfle
- Maïs
Pour approfondir vos connaissances sur l’utilisation des phytotechnologies, consultez le rapport élaboré par l’ADEME (Agence de la Transition Écologique) et l’Institut national de l’environnement et des risques. Ce document propose une analyse détaillée des applications des phytotechnologies, fournissant des informations complètes sur leurs avantages et leurs résultats dans la gestion des sites contaminés. Connaissiez-vous l’existence de la phytoremédiation ? Et, de ces plantes aux pouvoirs dépolluants naturels ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .