Comment installer une éolienne domestique dans son jardin en 2023 ?

Les éoliennes sont encore discrètes, mais intéressent de plus en plus de particuliers. Que dit la loi au sujet des éoliennes domestiques ?

En matière de production d’énergie renouvelable, nous pouvons utiliser le soleil, l’eau ou les marées et le vent. En France, la production nette d’électricité grâce à l’énergie éolienne atteint 8,6 %. À titre de comparaison, le premier producteur européen est le Danemark avec 46.8 % d’électricité produite via les éoliennes. Les plus grands parcs éoliens français se trouvent dans les Hauts-de-France et dans le Grand-Est. Ces dernières années, le parc éolien français s’agrandit et de nombreux foyers optent pour des éoliennes domestiques. Mais concrètement, qu’est-ce qu’une éolienne ? Est-ce vraiment rentable ? Et quelles autorisations faut-il obtenir pour pouvoir profiter de l’énergie éolienne ? On va tout vous expliquer !

Une éolienne, qu’est-ce que c’est exactement ?

L’éolienne est un système composé de plusieurs parties, qui permet de produire de l’électricité grâce à l’énergie cinétique du vent. Elle se compose d’un mât : la structure qui soutient l’éolienne et la maintient en hauteur pour capter les vents les plus forts. Vient ensuite le rotor, la partie tournante de l’éolienne reliée aux pales. Ces dernières captent l’énergie du vent, pour la transformer en mouvement rotatif. La plupart du temps, les pales sont en fibre de verre ou carbone, afin de les alléger. On trouve ensuite le moyeu, qui relie les pales au rotor et permet leur rotation. Puis, le générateur qui convertit l’énergie cinétique du rotor en énergie électrique.

Une éolienne domestique sur le toit d'une maison.
Une éolienne domestique sur le toit d’une maison. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Une éolienne est également équipée d’une boîte de vitesse, qui permet de régler la vitesse de rotation du générateur en fonction de la vitesse du vent, d’un système de contrôle et d’un transformateur qui permet de transformer la tension produite par le générateur en une tension adaptée au réseau électrique. Tous ces éléments sont surveillés dans une tour de contrôle qui abrite tous les équipements de surveillance, de commandes, ainsi que différents capteurs qui mesurent la température, la pression ou encore la vitesse du vent. Les éoliennes que l’on appelle domestiques, donc destinées aux particuliers, fonctionnent sur le même principe. Elles sont utilisées dans un contexte résidentiel ou de petite entreprise. Elles ont bien évidemment une capacité de production plus faible, mais permettent cependant d’alimenter certains appareils électriques, soit de réaliser quelques économies.

Quel est le principe de fonctionnement d’une éolienne ?

Pour produire de l’électricité, l’éolienne va capter l’énergie du vent lorsque celui-ci souffle. Les pales se mettent à tourner, et captent l’énergie cinétique du vent. Lorsqu’elles effectuent des rotations, elles transmettent l’énergie cinétique à un moyeu, connecté à un arbre de transmission. Celui-ci transforme l’énergie récupérée en énergie mécanique afin de faire tourner un générateur. Ce dernier convertit ensuite l’énergie mécanique en énergie électrique grâce à un alternateur composé de bobines de cuivre et d’aimants. Quand le rotor tourne, il se crée un champ magnétique. Ce qui produit un courant électrique dans les bobines de cuivre.

La tension produite par le générateur est ensuite transformée en une tension adaptée au réseau électrique, cela étant rendu possible via un transformateur. L’énergie produite peut ensuite être utilisée directement, stockée dans des batteries ou réinjectée dans le réseau électrique local. L’éolienne, les panneaux solaires et les hydroliennes constituent une manière de produire de l’électricité à partir d’une source renouvelable, s’imposant donc comme une alternative écologique aux énergies fossiles.

Quelles sont les autorisations nécessaires pour installer une éolienne en France ?

En France, vous avez le droit de vouloir produire votre propre électricité en installant des panneaux solaires ou des éoliennes domestiques. Cependant, la législation impose certaines règles, comme pour toute installation visant à modifier l’existant. Sur le plan du voisinage proche, un voisin ne peut pas s’opposer à l’installation d’une éolienne, néanmoins, elle ne doit pas lui provoquer de gêne visuelle ni sonore. Par ailleurs, votre éolienne devra se situer à une distance minimale de la limite de propriété du voisin égale à la moitié de sa hauteur, avec un minimum de 3 m. Par exemple, une éolienne de 13 m de hauteur devra être placée à 6,5 m de la limite de propriété de la maison voisine. Concernant la législation propre, elle dépend de plusieurs facteurs et diffère selon l’endroit (site classé, ou non). Dans le cas d’un site non classé, une éolienne d’une hauteur inférieure à 12 m ne nécessite aucune autorisation.

Une éolienne d’une hauteur inférieure à 12 mètres ne nécessite aucune autorisation.
Une éolienne d’une hauteur inférieure à 12 mètres ne nécessite aucune autorisation. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

La hauteur d’une éolienne se mesure entre le sol et le haut du mât (ou la nacelle). Cependant, même si aucune autorisation n’est légalement nécessaire, certaines communes sont plus drastiques et leur PLU (Plan Local d’Urbanisme) peut les interdire sur le territoire communal. Un fait assez rare, mais il vaut mieux se renseigner en amont. Si votre éolienne dépasse la hauteur de 12 m, il faudra déposer et obtenir un permis de construire. Sans lui, et en cas d’installation illégale, vous vous exposez à une amende de 1 200 €, ainsi qu’à l’obligation de la démonter.

Enfin, sur un site classé ou en cours de classement, vous devez la déclarer en mairie et parfois obtenir une autorisation, quelle que soit sa hauteur. De plus, les éoliennes sont interdites d’installations à moins de 500 m des monuments historiques, des sites militaires et des zones de protection qui les entourent. Les éoliennes sont assujetties à la taxe d’aménagement pour une valeur fixe de 3 000 € pour une hauteur supérieure à 12 m, un coût supplémentaire à prendre en considération lors de l’établissement du budget prévisionnel.

Combien coûte l’installation d’une éolienne domestique en France ?

Une estimation précise du coût d’une éolienne serait aléatoire, car ce prix va dépendre de plusieurs facteurs. Les matériaux utilisés, le coût de la main d’œuvre et la région géographique d’installation influent sur le prix final. Les éoliennes les moins chères coûtent environ 3 000 €. En revanche, il faudra doubler le prix pour raccorder ce dispositif au réseau domestique et le faire installer par un professionnel. Cela étant valable pour une éolienne de puissance moyenne, soit inférieur à 20 kW. Pour des éoliennes de forte puissance, les prix peuvent s’envoler jusqu’à 100 000 €. Une solution de production d’énergie renouvelable qui n’est donc pas à la portée de tous.

Une éolienne domestique sur le toit d'une maison.
Une éolienne domestique sur le toit d’une maison. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Enfin, concernant leur durée de vie, sachez qu’en fonction du matériel installé, vous investissez pour 15 à 25 ans, avant de devoir procéder à son changement. Ce qui n’est pas le cas avec les panneaux solaires, pompes à chaleurs ou chaudières à granulés de bois. Méfiez-vous des arnaques, les éoliennes sont en forte demande de la part des particuliers, et les escrocs ont saisi l’opportunité. C’est notamment le cas avec des éoliennes de toit vendues par démarchage, elles sont souvent très peu productives, et quasiment impossibles à rentabiliser.

Et, est-ce vraiment rentable d’installer une éolienne ?

Comme pour toute source d’énergie renouvelable, trois possibilités s’offrent à vous quant à l’utilisation de l’électricité produite. La première étant d’utiliser la totalité de l’électricité produite, en sachant qu’une éolienne domestique couvre de 30 à 80 % des besoins d’un foyer. Une fourchette large, qui dépend de la consommation de chacun, et de la capacité de production de l’éolienne. Quoi qu’il en soit, vos factures d’électricité diminueront. Bien entendu, si votre éolienne couvre la totalité de vos besoins, vous n’en ferez que plus d’économies.  Vous pouvez aussi revendre votre surplus de consommation, ou la totalité à votre fournisseur d’énergie, qui a l’obligation de vous la racheter, au prix de 0,6 € le kilowattheure, un prix qui fluctue chaque année.

Le voisinage ne peut pas s’opposer à l’installation d’une éolienne.
Le voisinage ne peut pas s’opposer à l’installation d’une éolienne. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Quant à l’amortissement d’une éolienne domestique, en se basant sur un tarif de 0,11 € du kilowattheure, et une puissance de 5 kW, qui produit environ 10 000 kWh par an, l’amortissement peut être réalisé en une quinzaine d’années. Un peu plus si vous ne revendez rien, un peu moins, si vous revendez la totalité de votre électricité produite. À l’évidence, la rentabilité d’une éolienne dépend, elle aussi, de plusieurs facteurs : présence de vents forts fréquents, qualité de l’éolienne, électricité consommée, etc. À l’heure actuelle, la rentabilité des éoliennes n’est pas encore une évidence, les panneaux solaires photovoltaïques, semblent plus propices à une meilleure rentabilité.

Quelles sont les aides disponibles ?

Pour le moment, les éoliennes sont exclues de tout dispositif d’aide de l’État telle que MaPrimeRénov, ou l’Eco PTZ, et ne bénéficient pas de crédit d’impôts. Vous ne devez donc compter que sur votre propre financement en cas d’installation. Cependant, la législation tend à évoluer, et depuis peu de temps, vous pouvez bénéficier d’une aide de l’ANAH (Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat). Si vous souhaitez bénéficier de certaines aides, il faudra que votre éolienne réponde à certaines normes.  Ainsi, votre éolienne devra être en conformité avec la norme IEC 61400-2, une norme qui vous garantit un matériel digne de ce nom, et une certaine sérénité pour l’avenir. Veillez également à ce que votre éolienne soit certifiée, et non « en cours de processus de certification », une technique vieille comme le monde, que les escrocs utilisent à tout-va.

La norme IEC 61400-2 (International Electrotechnical Commission) est une norme européenne reconnue dans une centaine de pays qui s’applique à toutes les éoliennes de petite puissance. Elle certifie que l’éolienne a subi de nombreux tests, notamment dans des conditions météorologiques extrêmes afin de s’assurer de sa résistance. Cette norme atteste aussi du bon fonctionnement et de la résistance tous les composants de l’éolienne : pales, turbines, rotor, générateur, etc. Enfin, elle permet de faire valoir le respect des niveaux sonores, et de sa réelle capacité à produire de l’énergie. Forcément, une éolienne certifiée par cette norme, coûte plus cher, mais la qualité se paie, et souvent, la tranquillité aussi !

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Source
Diwatt.frInfobourg.frCaminteresse.frRevolution-energetique.com

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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