D’après cette étude, l’utilisation de miroirs augmente la croissance des semis de 175 %

Des chercheurs à l’Université de Guam ont utilisé un protocole un peu particulier pour améliorer la survie des semis de Serianthes Nelsonii, un arbre en danger d’extinction, cultivés dans des zones ombragées. Ils ont fabriqué des miroirs en forme de mosaïques hexagonales pour réfléchir directement la lumière du soleil sur les jeunes plants…

Le saviez-vous qu’actuellement, plusieurs espèces d’arbres sont menacées d’extinction ? En Europe, par exemple, on en compte environ 450 espèces, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En France, 5 espèces sont concernées, pour ne citer que l’Alisier de Fontainebleau et le sorbier de Legré, un arbuste que l’on trouve principalement dans la montagne de Lure, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Dans les îles du Pacifique de Guam et de Rota, l’un des arbres les plus rares au monde risque de disparaître : le Serianthes Nelsonii. Il ne reste qu’un seul arbre mature à Guam, tandis que Rota n’en abrite que 121. Des centaines de semis émergent du sol forestier de Guam chaque année, mais la plupart d’entre eux meurent en moins d’un mois en raison d’un ensoleillement insuffisant. Pour empêcher cette espèce « en danger critique d’extinction » de disparaître, Thomas Marler et ses collègues de l’Université de Guam ont fabriqué des miroirs innovants, inspirés des paillis en plastique posés au sol.

Des miroirs de sol inspirés des paillis plastiques

Ces miroirs révolutionnaires sont conçus pour permettre aux jeunes plants de Serianthes Nelsonii de recevoir plus de lumière. En effet, les semis ont du mal à pousser dans les forêts ombragées de l’île. Pour ce faire, les scientifiques se sont inspirés des paillis de plastique, couramment utilisés dans le secteur agricole. Certains producteurs les utilisent pour réfléchir la lumière du soleil sur les plantes, afin de stimuler leur croissance. Et c’est exactement sur le même principe que les chercheurs du laboratoire de physiologie végétale de l’Université de Guam se sont basés. Sauf qu’à la place du paillis, ils se sont tournés directement vers de véritables miroirs en forme de petites mosaïques hexagonales, avec un vide au milieu. Pour eux, installer un éclairage artificiel dans la forêt n’est pas une option, en raison de son coût élevé et il en est de même pour les paillis en plastique ou en aluminium.

Des miroirs de sols qui permettent de favoriser la survie et la croissance de plantes en voie de disparition.
Des miroirs de sols qui permettent de favoriser la survie et la croissance de plantes en voie de disparition. Crédit photo : Thomas E. Marler / CC BY 4.0

Des études effectuées dans une pépinière et dans la forêt

Afin d’évaluer l’efficacité des miroirs, les chercheurs ont procédé à des tests sur trois espèces. Notamment, des semis de Serianthes Nelsonii et de Serianthes Kanehirae dans une pépinière extérieure à Guam, et des semis de Serianthes Grandiflora sur un sol forestier ombragé aux Philippines. Les miroirs ont été placés sous certains d’entre eux. Résultats ? Les semis ont poussé jusqu’à 175 % plus haut que ceux qui n’ont pas bénéficié des dispositifs, et ont eu un taux de survie supérieur de 161 %. Les chercheurs ont indiqué que, dans certaines conditions, les miroirs (non bloqués par les feuilles mortes) pouvaient réfléchir plus de 70 % de la lumière du soleil entrant sur les semis.

Un protocole innovant pour améliorer la survie des semis de Serianthes Nelsonii

Selon les scientifiques, ces résultats indiquent que l’utilisation de surfaces réfléchissantes sous les jeunes plants de Serianthes Nelsonii, comme ces mosaïques de miroirs, constitue une excellente option. L’amélioration de leur survie et de leur croissance, y compris dans des zones ombragées, est démontrée. C’est un protocole innovant et peu coûteux qui pourrait être adopté dans les pépinières de conservation. De plus, il n’y aurait pas d’inconvénient, dans la mesure où l’utilisation de ces mosaïques réfléchissantes ne risque pas de nuire aux plantes.

Cet arbre est une espèce endémique de Guam et Rota en voie de disparition.
Cet arbre est une espèce endémique de Guam et Rota en voie de disparition. Image d’illustration. Crédit photo : Wikipedia Domaine public / Devol Nova / CC BY-SA 4.0

« Ce protocole nouvellement développé offre de nombreux avantages, car les coûts sont minimes et l’amélioration des performances des plantes est probable pour chaque application », ont-ils conclu. Plus d’informations sur l’étude ici. Une idée si simple que j’aurai envie de demander, pourquoi n’y a-t-on pas pensé avant ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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uicn.frmdpi.com

Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

3 commentaires

  1. Et bah franchement certaines personnes ont de la suite dans les idées. Jamais je n’aurai pensé à mettre des miroirs pour réfléchir la lumière du soleil et aider à la pousse. Pourtant on dit souvent que j’ai la main verte ! C’est tout bête enfait mais fallait vraiment y penser. Et si cela permet de faire pousser encore plus d’arbres je trouv l’idée encore plus géniale. Bravo à eux !

  2. C’est bien de vouloir aider les arbres a pousser. Mais est ce que le fait de mettre des miroirs dans la nature est très écologique ? Faire pousser les arbres c’est une super idée mais dans ce cas il faut créer des « miroirs écolos ». Parce que la c’est régler un problème en en créant un autre. Après je ne suis pas professionnel en la matière je dis peut-être des bêtises mais les miroirs m’ont quand même interpellés.

  3. Des paillis de plastiques ? Je suis la seule que ça choque ? Donc les agriculteurs utilisent des polluants pour faire pousser leurs récoltes ? Je n’étais pas au courant mais je trouve cette pratique vraiment scandaleuse. Je savais déjà que les agriculteurs n’étaient pas les plus écologiques malgré ce que l’on pourrait croire mais je ne pensais pas que c’était à ce point là… c’est inadmissible…

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