Comme la grande majorité des espèces vivant sur Terre, les récifs coralliens sont très vulnérables au réchauffement climatique. L’augmentation de la température des océans entraine leur blanchissement. Si l’eau est trop chaude, les coraux se séparent des algues présentes dans leurs tissus.
Malheureusement, la plupart ne résistent pas à une telle épreuve. À mesure que de tels désastres se répètent et s’étendent à l’échelle planétaire, il y a de moins en moins de chances pour ces animaux hors du commun de se rétablir. Au cours des 30 dernières années, la Terre a déjà perdu près de 50 % de ses récifs coralliens explique le site voanews dans un article . « Les scientifiques ont découvert que la Grande Barrière de Corail d’Australie a perdu plus de la moitié de ses populations de coraux entre 1995 et 2017. »
Des espèces qui favorisent la biodiversité marine
Pire encore, une étude publiée l’année dernière affirme que notre planète pourrait perdre la totalité de ses barrières coralliennes d’ici 2100 si aucune mesure n’est prise pour lutter contre le changement climatique. « La hausse des températures de surface de la mer et des eaux acides pourrait éliminer presque tous les habitats des récifs coralliens existants d’ici 2100 » expliquait l’auteur de l’étude publiée en février 2020 sur le site news.agu.org.
Un scénario qui serait catastrophique dans la mesure où ces structures naturelles bioconstruites servent de nourriture et d’abri pour la faune et la flore marine, favorisant ainsi la biodiversité. Dans l’espoir d’améliorer les choses, un groupe de recherche japonais a mené des expériences en laboratoire pour essayer de cultiver des cellules coralliennes de type Acropora tenuis.
Très vulnérable aux changements des conditions océaniques
Pour décrire leurs travaux et révéler les résultats qu’ils ont obtenus, les chercheurs ont publié un article dans la revue scientifique Marine Biotechnology. Les coraux Acropora tenuis, lesquels sont principalement présents dans la mer Rouge, dans l’océan Indien et dans l’océan Pacifique, sont effectivement annoncés comme étant très sensibles aux changements des conditions océaniques.
« À mesure que les températures augmentent, les événements de blanchissement massif des coraux et les épidémies de maladies infectieuses deviennent de plus en plus fréquentes. De plus, le dioxyde de carbone absorbé dans l’océan à partir de l’atmosphère a déjà commencé à réduire les taux de calcification des organismes récifaux » rapporte le site oceanservice.noaa.go.
En conséquence, ils sont considérablement vulnérables au phénomène de blanchissement. L’étude a été dirigée par Noriyuki Satoh, professeur au collège doctoral de science et technologie d’Okinawa. Son but est donc de trouver des solutions pour renverser la tendance et conserver ainsi les barrières coralliennes du monde, ou du moins ralentir leur rythme de dégradation.
Une recherche vitale pour la conservation des barrières coralliennes
L’équipe, qui comptait parmi ses membres le professeur Kaz Kawamura, expert en développement et maintien de cultures cellulaires d’organismes marins de l’université de Kochi (Japon), affirme avoir réussi à développer les premières cultures de cellules coralliennes stables en laboratoire. « L’établissement de lignées cellulaires stables pour les organismes marins, en particulier les coraux, s’est avéré très difficile dans le passé », a déclaré Noriyuki Satoh dans un communiqué. Il s’agit donc d’un exploit remarquable.
« Ce succès pourrait s’avérer être un moment charnière pour approfondir la compréhension de la biologie de ces animaux d’une importance vitale », a-t-il ajouté. Sept des huit types de cellules cultivées dans des boîtes de Petri ont fait preuve d’une grande stabilité, proliférant continuellement pendant près d’un an.
D’ailleurs, les lignées cellulaires ont résisté au gel, ce qui devrait permettre de les transporter à travers le monde pour que d’autres équipes puissent les étudier. Bref, les résultats de cette étude pourraient être essentiels pour les efforts de conservation des récifs coralliens en permettant aux scientifiques de comprendre la façon dont les coraux se développent et peuvent être cultivés.