Vous le savez sans doute, lorsqu’un bovin émet des flatulences, que ce soit un pet ou un rot, il produit de méthane, un gaz à effet de serre bien plus puissant que le dioxyde de carbone. Selon sa taille, une vache peut « produire de 1 000 à 2 000 litres de gaz par jour », selon l’INA soit, par an, l’équivalent en gaz, d’une voiture qui roulerait pendant 20 000 km. Le méthane émis est le résultat du processus de la digestion d’une vache ! Empêcher les vaches de péter et de roter serait donc la manière la plus radicale d’éviter cette pollution. Néanmoins, c’est la nature et personne ne pourra lutter contre ! En revanche, il y a peut-être une possibilité pour qu’elles en produisent moins. Une récente étude scientifique suggère qu’en les nourrissant avec de l’algue rouge, leurs pets et leurs rots seraient moins polluants pour la planète. Décryptage.
Des algues rouges pour couper les émissions
Une étude récente de l’Université de Californie à Davis a mis en évidence le potentiel des algues rouges, notamment Asparagopsis taxiformis, pour réduire les émissions de méthane chez les bovins. Les chercheurs ont réalisé plusieurs tests, en ajoutant, par exemple, les algues rouges à l’alimentation des bovins. Ils estiment que la réduction des émissions serait de l’ordre de 40 % et que cette alimentation n’aurait aucun impact négatif sur la santé des animaux. De plus, les algues rouges n’entraîneraient aucune prise de poids supplémentaire. Néanmoins, à l’heure actuelle, un problème se poserait. En effet, l’algue rouge n’est pas produite à grande échelle, il faudrait donc créer une nouvelle « chaîne alimentaire ». De plus, pour les éleveurs, au-delà de l’acceptation de cette nouvelle nourriture, cela engendrerait nécessairement des coûts supplémentaires.
Modifier les pratiques agricoles : une partie loin d’être gagnée !
Dans cette même étude, on apprend que des chercheurs, en Colombie, ont adopté une stratégie différente. En effet, ils mesurent directement les émissions de méthane des bovins, afin d’identifier les fourrages les moins producteurs de gaz. En adaptant la nourriture de leur bétail en fonction des émissions produites, ils espèrent pouvoir adapter les solutions aux régions et aux systèmes agricoles locaux. Cette approche permettrait également, non pas de créer une nouvelle production agricole avec l’algue rouge, mais d’utiliser les ressources disponibles localement pour nourrir les bovins. Cette solution serait moins efficace que les algues rouges, si l’on en croit l’étude scientifique, mais elle aurait le mérité d’être plus adapté aux ressources locales.
Un dilemme pour les éleveurs : l’économie contre l’écologie
Comme je l’ai suggéré dans mon premier paragraphe, les éleveurs pourraient être réfractaires à l’introduction de ces aliments. Et, ce pour plusieurs raisons. La première étant le coût de production qui se verra forcément augmenter. La seconde concerne les bovins eux-mêmes, car les algues rouges réduiraient le méthane, mais n’apporteraient aucun bienfait supplémentaire à l’animal. Enfin, nous ne sommes pas sans savoir les différents combats des petits agriculteurs, qui, en ce moment même, luttent contre le Mercosur qui vient d’être signé par Ursula von der Leyen, acculée par certains pays européens, dont la France.
En définitive, seules les grandes exploitations pourraient envisager les algues rouges, au détriment des petites fermes, comme c’est souvent le cas ! Plus d’informations : ucdavis.edu. Alors, selon vous, ces solutions innovantes peuvent-elles vraiment être adoptées à grande échelle sans compromettre les intérêts des agriculteurs ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .