Le réchauffement climatique entraîne des conséquences sur les températures et la montée des eaux, c’est désormais un constat que nous pouvons faire chaque jour ou presque. Ce que nous savons un peu moins, car cela n’est pas visible pour tous, c’est qu’il provoque aussi des dégâts sur les récifs coralliens. Le réchauffement des eaux permet aux algues marines de proliférer et quand celles-ci s’immiscent dans des récifs de coraux, elles les tuent à petit feu. Depuis quelques années, des chercheurs testent une méthode simple baptisée le « sea-weeding », qui se traduit par un désherbage manuel des coraux et, apparemment, cela fonctionne. Découverte.
Pourquoi les algues marines prolifèrent-elles ?
Dans les années 1990, nous ne parlions pas encore à ce point du réchauffement climatique, même s’il avait probablement déjà débuté. Des chercheurs se sont aperçus que les algues marines proliféraient dans les Caraïbes, une zone dans laquelle les coraux sont présents en nombre. Le problème est que ces algues marines (sargasses) croissent rapidement et finissent par étouffer les coraux. Les fonds marins se transforment donc en tapis d’algues, au détriment des coraux qui, rappelons-le, sont des animaux polypes pourvus d’un squelette calcaire. La Grande Barrière de Corail, située au large de l’Australie, ne semble pas encore touchée par ce phénomène, cependant la présence des algues marines a déjà été constatée. Les chercheurs ont alors imaginé une solution simple et peu coûteuse pour protéger les coraux.
Le sea-weeding ou désherbage manuel des coraux
Sur une petite partie du récif, aidés par des citoyens de l’Earthwatch Institute, les chercheurs ont ainsi commencé à désherber les coraux. Puisqu’ils considèrent que les algues marines sont des herbes envahissantes, ils ont décidé de les enlever pour laisser la place aux coraux. Comme nous le ferions pour désherber un potager, ils ont donc désherbé à la main, le récif corallien. Aucun produit chimique, aucune machine mécanique, juste la main de l’homme qui vient arracher l’algue marine, puis la ramène à terre ! Le procédé est long évidemment et il aura fallu trois ans à l’équipe de « désherbeurs » pour venir à bout de trois tonnes d’algues.
Est-ce que cette technique fonctionne ?
La zone désherbée était de 300 m², ce qui représente seulement 1 % des fonds du site étudié par les chercheurs. Le désherbage a eu lieu sur cette même zone, trois fois par an. Après trois années de désherbage régulier, non seulement les algues marines n’avaient pas repoussé, mais en plus, les coraux couvraient de 1,5 à six fois la superficie qu’ils avaient auparavant. Une fois que les coraux s’étaient étendus, ils prenaient alors le dessus sur les algues qui réduisaient l’espace envahi. Ainsi, dans cette zone, les algues couvrent désormais 40 % de la surface, contre 80 % avant le désherbage régulier et ne repoussent plus !
Outre le fait que le sea-weeding permet aux coraux de survivre et de s’étendre, il possède un autre atout plus inattendu. Les algues marines récupérées ne sont pas de simples déchets ! En effet, elles peuvent devenir du bioplastique, des engrais, des biocarburants et même des briques de construction durables. Désherber les fonds marins de ces algues marines pourrait donc aussi profiter à l’environnement en rendant cette matière première naturelle beaucoup plus disponible pour l’industrie. Intéressant, non ? Plus d’informations : jcu.edu.au / earthwatch.org.au
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