Dordogne : une étonnante maison autosuffisante construite en 24 jours à base de pneus et de bouteilles recyclés

La maison Earthship est un concept qui nous vient des Etats-Unis, qui consiste à construire une maison passive à base de déchets ou de matières recyclées. En Dordogne, un coupe propose un chantier participatif, et construit la sienne en 24 jours !

Connaissez-vous le mouvement earthships ? Il nous vient des Etats-Unis et consiste à construire une maison autonome à base de déchets. Le Earthship existe depuis 1969, quand un jeune américain utopiste du nom de Michael Reynolds imagine une maison écologique et autonome, avec la particularité d’être construite uniquement en bois, terre et matériaux recyclés. Dans le contexte des années 1970 où l’acier et le béton sont rois, l’architecte passe pour un illuminé, et personne ne veut financer son projet expérimental.

Il se lance alors seul dans l’aventure et construit sa maison earthship au Nouveau Mexique. Avec le retour à l’écologie, à la terre, au recyclage, l’illuminé de l’époque est devenu un pionnier de ces maisons hors du commun. C’est d’ailleurs grâce à son aide que Pauline Massart et Benjamin Adler ont pu construire la leur, en Dordogne, et en seulement 24 jours. Présentation.

L’histoire de Pauline et Benjamin

Pauline et Benjamin sont journalistes, expatriés aux Etats-Unis et plus précisément au Nouveau Mexique, berceau du mouvement Earthship. En poussant la porte de l’une des 70 maisons de ce type, ils ont un coup de foudre et se voient déjà exporter le projet en Dordogne. Aujourd’hui dans le monde, ce sont plus de 3000 maisons de ce type qui existent. Appelées aussi géonefs, ces habitations bioclimatiques ont le vent en poupe: elles se construisent vite, pour pas cher, et permettent de réelles économies d’énergie. La maison du couple vient d’être achevée à Biras (24) après 24 petits jours de travaux.

Les déchets comme matières premières

Normalement, les maisons passives utilisent de la paille ou de la laine de bois. Aussi étrange que cela puisse paraître, les maisons géonefs, elles, utilisent des déchets en guise de matériaux isolants. Dans la maison de Biras, ce sont des pneus, des cannettes et des bouteilles en verre qui font office d’isolants. D’après Michael Reynolds, ces matériaux ont une excellente inertie et ils sont totalement gratuits; il suffit juste de récupérer les déchets pour en faire des murs.

Colonia del sacramento, Colonia / Uruguay - 12 février 2019 : Earthship Construction d'une maison durable construite avec des matériaux recyclés, des pneus, des canettes, des bouteilles utilisées comme briques
Colonia del sacramento, Colonia / Uruguay – 12 février 2019 : Earthship Construction d’une maison durable construite avec des matériaux recyclés, des pneus, des canettes, des bouteilles utilisées comme briques. Photo d’illustration. Crédit image : Shutterstock / Awakeye

Des pneus en guise de mur ? Vous vous demandez peut-être s’il existe des conséquences sur l’environnement ? Pour le concepteur, une fois que les pneus ont roulé au moins 10 000 km, ils ne produisent plus de particules polluantes.  Qui plus est, ils sont enterrés, et ne sont donc plus au contact de l’air ou de la lumière. Les colles et ciments utilisés dans le bâtiment sont, selon lui, beaucoup plus dangereux que du verre ou des pneus.

Un écosystème complet

La maison géonef est une maison passive, elle repose donc sur les mêmes principes fondamentaux :

  • Exposition au Sud pour capter et st;ocker la chaleur du soleil;
  • Grandes baies vitrées au sud
  • Murs de pneus remplis de terre et talus pour stocker l’énergie.

Quant aux autres parois, elles sont construites de canettes et de bouteilles en verre agglomérées avec de la terre ou du ciment. L’isolation est parfaite. En ajoutant un toit végétalisé sur l’ossature de bois, il est possible de conserver la fraîcheur à l’intérieur les jours de grandes chaleurs.

Plus qu’une simple habitation

Michael Reynolds explique que “Le but d’un Earthship n’est pas seulement d’avoir un toit, mais d’adresser les principaux besoins de ses habitants en accord avec la nature”. Et cela implique certains aménagements indispensables :

  • Citerne pour stocker et fournir l’eau dans la maison;
  • Panneaux solaires pour l’électricité;
  • Serre intérieure;
  • Système de gestion des eaux usées.

Pauline et Benjamin ont de suite adhéré à ce concept; il faut dire que Pauline est consultante en stratégies zéro déchets, c’était plutôt de bon augure pour la suite.

urs Fabriqués avec des bouteilles et d'autres matériaux recyclés comme des pneus et des boîtes utilisés comme briques.
urs Fabriqués avec des bouteilles et d’autres matériaux recyclés comme des pneus et des boîtes utilisés comme briques. Photo d’illustration. Crédit image : Shutterstock / Awakeye

La construction en 24 jours

Pour réaliser cette petite prouesse, le couple a organisé un chantier participatif (ou Woofing) et fait venir Michael Reynolds en personne. 70 personnes venues de 15 pays différents se sont ainsi donné la main pour construire cette maison. Grâce au soutien de la ville de Périgueux, ils ont pu récolter 3000 canettes d’aluminium.

Cette maison leur revient tout de même à 320 000€ pour 148 m² et cela comprend le terrain, la construction, l’hébergement et la nourriture des 70 volontaires, mais également les frais administratifs ou encore les finitions. En optant pour l’auto-construction, le coût aurait été réduit, mais il aurait fallu 720 jours de travaux au lieu de 24.

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Source
WeDemain.fr

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

Un commentaire

  1. Curieux de savoir comment ils ont eu le permis de construire ?,,,

    Et 320000€ la maison en matériaux de recup c’est aussi curieux,,, car avec 15000 à 20000 euros de Matos chez brico depot c’est largement suffisant

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