Depuis quelques mois déjà, certains départements français se trouvent en alerte sécheresse. En fonction de leur niveau (de 1 à 4), ces alertes impliquent plus ou moins de restrictions vis-à-vis des utilisations de l’eau. En effet, depuis quelques années, le déficit en eau pendant l’été devient une réalité inquiétante. Les prévisions indiquent que cette situation pourrait s’aggraver dans les années à venir, en raison du changement climatique et du déficit pluviométrique hivernal. Face à ce défi, les jardiniers doivent repenser leur gestion de l’eau pour assurer la survie de leurs cultures et préserver la ressource en eau, qui devient rare. Au jardin ou à la maison, il existe quelques astuces simples pour préserver cette précieuse eau. Explications.
Astuce n° 1 : le paillage et l’ombrage
Les paillages permettent de réduire l’évaporation de l’eau du sol. Grâce à des matériaux organiques comme des feuilles ou des pailles, vous pouvez protéger le sol et maintenir son humidité. Vous pouvez aussi opter pour du paillage au miscanthus, une matière naturelle, très en vogue actuellement. L’ombrage est une autre possibilité intéressante pour atténuer l’effet de la chaleur du soleil sur les plantes. Bien que la taille des jardins amateurs ne permette pas toujours l’implantation d’arbres, vous pouvez installer des ombrages mobiles pour protéger vos cultures. Veillez cependant à ne pas bloquer plus de 50 % du rayonnement solaire, car les plantes ont besoin de lumière pour leur croissance.
Astuce n ° 2 : gérer les techniques d’arrosage
La gestion des techniques d’arrosage est également cruciale pour éviter les pertes par évaporation. Il est recommandé de réviser ces techniques régulièrement grâce à des méthodes efficaces telles que l’arrosage au goutte-à-goutte ou l’arrosage à la base des plantes. Cela permet de cibler l’eau directement là où elle est nécessaire, réduisant ainsi les gaspillages. Dans votre potager, vous pouvez installer de petits oyats, qui vous permettront de moins arroser et, par ailleurs, de moins stresser vos plantations, qui s’hydrateront en continu et en fonction de leurs besoins. Vous pouvez aussi choisir des plantes moins gourmandes en eau et adapter vos cultures aux températures.
Astuce n° 3 : le stockage de l’eau de pluie
La collecte et le stockage des eaux pluviales sont des solutions intéressantes à envisager. Des dispositifs de stockage d’eau, tels que des cuves enterrées, peuvent être connectés aux descentes de chéneaux pour récupérer l’eau de pluie. Il est recommandé de prévoir une réserve d’eau d’au moins 1000 l pour faire face aux périodes de pénurie.
Vous pouvez aussi installer des récupérateurs d’eau de pluie aériens, il en existe des dizaines de modèles différents sur le marché. La récupération de l’eau de pluie n’est pas réglementée et ne nécessite aucune autorisation. Vous pourrez donc installer plusieurs récupérateurs d’eau de pluie et les connecter par exemple. Il est également possible de prélever de l’eau dans les nappes phréatiques en construisant un puits, mais cela doit être réglementé et déclaré en mairie.
Astuce n° 4 : récupérer les eaux de la douche pour les WC
Pour ce faire, l’invention de Sidi Drici, un plombier originaire de Melun, tombe à point nommé. Ce système se compose d’un récupérateur d’eau d’une capacité allant de 50 à 1500 l. L’eau de la douche est soigneusement filtrée avant d’être dirigée vers le récupérateur. Cette eau est ensuite redirigée vers la chasse d’eau des toilettes.
Ce système permet de réduire considérablement la consommation d’eau potable grâce à une ressource déjà disponible. De plus, il offre des économies importantes à long terme. Sidi Drici, l’inventeur, explique qu’une installation de ce système coûte généralement entre 600 et 1 000 €, en fonction des caractéristiques de votre habitation. Une dépense rapidement amortie au regard du coût de l’eau !