Nous sommes à la mi-février, une période qui signe l’ouverture d’une chasse qui, pour une fois, met tout le monde d’accord ou presque. Cette « chasse » concerne l’un des plus grands fléaux actuels, un prédateur qui menace notre biodiversité en décimant nos abeilles. C’est évidemment du frelon asiatique dont nous parlons. Du 15 février au 31 mars, les reines fondatrices vont se réveiller de leur long sommeil hivernal, sortir de leur cachette pour aller fonder une nouvelle colonie. Nous savons désormais que le frelon asiatique ne sera plus éradiqué, piéger les reines est donc « l’affaire de tous ». La lutte est probablement inégale, mais pour protéger nos abeilles, nous devrions tous installer des pièges. À Plouër-sur-Rance (22), la municipalité a même organisé une réunion publique pour sensibiliser et inciter les habitants à piéger ces vilaines bestioles. Le piégeage des fondatrices de colonies de frelons asiatiques, c’est maintenant !
Quelle action est menée dans les Côtes-d’Armor ?
La semaine dernière, l’adjoint au maire chargé de la biodiversité et de l’urbanisme, Emmanuel Cibert, a réuni 60 habitants du village, qui en compte 3400, pour aborder le sujet du piégeage de frelon. Comme de nombreuses autres régions, la Bretagne est très touchée par ce fléau et les apiculteurs voient leurs ruchers s’éteindre, inexorablement. En effet, la mairie a décidé de distribuer des pièges, en expliquant à tous comment les installer et pourquoi piéger les reines dès le mois de février. Tous volontaires, les habitants du village s’engagent donc à installer ces pièges, puis à transmettre le nombre d’insectes capturés et tués. En attendant que la chasse au frelon asiatique soit peut-être une cause nationale, la mairie de Plouër-sur-Rance est pionnière dans le domaine. Les élus et habitants semblent avoir compris combien il était important de lutter contre les frelons asiatiques.
Le frelon asiatique, quelques chiffres…
Chaque nid de frelon asiatique abrite entre 1 500 et 2 000 individus. La piqûre de cet insecte n’est pas forcément mortelle, mais entraîne tout de même près de 500 décès chaque année. Les décès à la suite de piqûres sont souvent dus à des allergies ou à des piqûres multiples. Les plus touchés sont évidemment les paysagistes, les agriculteurs, les promeneurs, les agents des forêts, etc. À titre d’exemple, pour Dinan agglomération qui compte 65 communes, 461 nids ont été détruits en 2021 contre 1206 en 2022. On constate une augmentation de plus de 50 % : impressionnant ! Si l’augmentation est semblable chaque année, il faut effectivement peut-être s’inquiéter de futurs ravages sur les abeilles. En distribuant gratuitement des pièges aux habitants, les autorités espèrent empêcher la fondation de nouveaux nids, et ainsi réduire le coût de la destruction qui se chiffre pour l’agglomération à 650 000 € par an !
Comment piéger les reines frelons asiatiques ?
Il existe des dizaines de pièges en tous genres, plus ou moins efficaces, et plus ou moins abordables. En tant que particulier, et même s’il est controversé, le piège avec un mélange sucré reste le plus efficace, selon le blog spécialisé en apiculture Icko. Pour rappel, il suffit d’une bouteille en plastique dans laquelle il faut mettre soit du panaché, soit un mélange de vin blanc, sirop de cassis (ou framboise) et bière. Le dispositif Tap Trap peut être utile pour fermer la bouteille et pouvoir l’accrocher avec un investissement financier minime. Pour attraper les reines, l’idéal est de placer ces pièges près des nids abandonnés, jusqu’à la fin du mois de mars. Puis, à partir de début avril, il faudra déplacer vos pièges vers les tas de composts, le composteur de biodéchets, ou encore votre verger ou le lieu de stockage de vos fruits et légumes. Lutter contre le frelon asiatique est l’affaire de tous, tant que l’État reste sourd à la demande de stratégie nationale !
Il faut en effet lutter par tous les moyens contre les frelons asiatiques qui sont un vrai désastre pour les abeilles…ils sont chaque année de plus en plus nombreux , personnellement je le constate chaque année dans l’Aisne et les Ardennes.