En 2012, des chercheurs d’une entreprise de chimie verte, Carbios, ont découvert une enzyme bactérienne dévoreuse de plastique. Pendant plusieurs années, ils ont travaillé d’arrache-pied pour modifier et améliorer les capacités de cette fameuse enzyme dans le but d’en faire une arme efficace (et écologique) contre la pollution plastique… et ils y sont parvenus !
L’enzyme mutante créée par les chercheurs de Carbios est capable de dégrader et décomposer rapidement le polymère polyéthylène téréphtalate (PET). Il s’agit du principal composant des bouteilles de plastique mais aussi des contenants et emballages alimentaires. Il y a encore 5 ans, Alain Marty, Directeur scientifique de l’entreprise et ancien chercheur à l’INSA, pensait que c’était impossible de venir à bout de cette variété de plastique particulièrement coriace.
Dans un article publié tout récemment dans la revue Nature, les chercheurs expliquent que la nouvelle enzyme est capable de décomposer entièrement le PET en quelques heures. Ils ont déjà testé ses capacités avec succès : l’enzyme mutante est parvenue à décomposer complètement une tonne de bouteilles en plastique en seulement 10 heures !
Une solution de recyclage écologique !
L’article publié dans la revue Nature indique que « Les estimations actuelles suggèrent que sur les 359 millions de tonnes de plastiques produites annuellement dans le monde, 150 à 200 millions de tonnes s’accumulent dans les décharges ou dans l’environnement naturel. »
Grâce à ses capacités étonnantes, l’enzyme mutante représente une solution à la fois efficace et écologique pour aider à se débarrasser rapidement de toutes ces tonnes de déchets plastique qui envahissent actuellement les terres et les océans. L’enzyme est d’autant plus intéressante car le PET qu’elle décompose peut ensuite être recyclé pour fabriquer de nouvelles bouteilles ! Son utilisation permettrait ainsi de réduire la production de nouveaux plastiques.
Bientôt une production à grande échelle
Convaincu du potentiel de son enzyme mutante et dévoreuse de plastique, Carbios prévoit d’en produire à grande échelle. Pour ce faire, l’entreprise a conclu un partenariat avec la société de biotechnologie Novozymes. Ensembles, ils vont utiliser des champignons pour produire les fameuses enzymes.
« Notre objectif est d’être opérationnel d’ici 2024, 2025, à grande échelle industrielle. » a indiqué Martin Stephan, Directeur général adjoint de Carbios. L’entreprise pourra compter sur le soutien de grandes entreprises comme Pepsi ou encore L’Oréal pour l’aider à concrétiser rapidement son projet.
En ces temps de confinement face au Coronavirus, cette découverte représente une très bonne nouvelle, c’est même un espoir bienvenu.