Aujourd’hui, dans les pays développés, de nombreux ménages recourent encore à des équipements de chauffage émetteurs de CO₂ tels que les radiateurs électriques et les chaudières au gaz, au charbon ou au mazout. Ce qui empêche d’atteindre une diminution concrète de l’empreinte carbone dans ce domaine. Dans le contexte de réchauffement climatique actuel, les climatiseurs conventionnels sont aussi pointés du doigt à cause de leur dépendance aux réseaux électriques et de leur impact environnemental. Une étude de l’institut international autrichien, dirigée par Alessio Mastrucci, estime que les émissions de gaz à effet de serre provenant du chauffage et de la production d’eau chaude dépasseront celles de la climatisation en 2050. Explications.
L’effet du chauffage sur le climat
L’an dernier, les émissions de carbone générées par le chauffage et la production d’eau chaude (4,2 Gt CO₂) étaient quatre fois plus élevées que celles de la climatisation (1,02 Gt CO₂), selon l’Agence Internationale de l’Énergie. Plus de la moitié des émissions liées au chauffage et à l’eau chaude provenait directement de la combustion de combustibles dans les bâtiments. Cela s’explique par le fait qu’une bonne partie des ménages utilise toujours des combustibles fossiles pour se chauffer. Notons que le chauffage et la production d’eau chaude sont responsables de plus de 80 % des émissions de CO₂ direct dans le bâtiment résidentiel en 2022. D’ailleurs, il y avait peu d’amélioration par rapport à 2021, malgré le développement des technologies de chauffage décarbonées comme les pompes à chaleur.
Il convient de souligner que les principaux usagers d’appareils de chauffage et de production d’eau chaude sont des pays développés en Europe, en Amérique et dans l’ex-Union soviétique. Cependant, ils ne représentent qu’un quart de la population mondiale. D’après l’étude de l’institut international autrichien, ces pays seraient responsables de 59 % des émissions mondiales de carbone liées au chauffage et à la climatisation en 2025. D’ailleurs, la Chine pourrait représenter 25 % des émissions mondiales de carbone dans ce domaine. Les pays riches devraient ainsi renforcer le déploiement des solutions propres pour inverser ces estimations. Néanmoins, la demande de chauffage devrait diminuer dans les prochaines années, grâce à la rénovation énergétique des bâtiments et à des hivers plus doux.
La demande de climatisation en hausse
Selon Alessio Mastrucci, les émissions de CO₂ liées à la climatisation augmenteront dans les prochaines décennies, mais elles resteront inférieures à celles du chauffage des logements et de la production d’eau chaude. En 2022, elles ont progressé de 2 % par rapport à 2021. Il est à noter que les systèmes de refroidissement conventionnels de l’espace de vie sont reprochés d’être énergivores. De plus, ils peuvent émettre d’autres gaz nocifs associés à des fuites de fluides frigorigènes. La hausse de la demande de climatisation concerne surtout les pays en développement touchés par des vagues de chaleur. D’ici à la fin de la décennie, leurs habitants pourraient acquérir environ un milliard de climatiseurs.
L’augmentation du recours aux climatiseurs constitue un nouvel obstacle à la transition énergétique et à la neutralité carbone. Par exemple, à Delhi, en Inde, la climatisation dans les locaux était la principale cause de la hausse de la consommation électrique en période de pointe en 2018 (+64 %). Malgré cela, ces appareils ne peuvent être bannis, car ils contribuent à protéger les personnes des stress thermiques pouvant nuire à leur santé et à leur productivité au travail. Afin d’atténuer leur impact énergétique et environnemental, l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA) suggère d’améliorer les performances des bâtiments et de privilégier les technologies de refroidissement plus écologiques et plus efficaces. Plus d’informations : Springer Link.
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Bizarre ce résumé d’article en un titre très réducteur…Le problème de la climatisation a toujours été et restera toujours (sauf technologie innovante) sa consommation électrique, à corréler avec l’augmentation exponentielle des besoins en électricité dans les prochaines décennies, Le fait de toujours tout rapporter en quantité de CO2 est très réducteur et simpliste, et on en vient à comparer des choses dont les enjeux environnementaux sont complètement différents… Bref, pour résumer, vive l’architecture bioclimatique !!!
Je veux vraiment tout faire pour limiter le réchauffement climatique. Cependant cette été il a fait tellement chaud, que nous aurions envie de nous acheter une climatisation. Tant mieux qu’il ne s’agit pas du pire ennemie…