La réutilisation des eaux usées, une méthode sous exploitée en France malgré les sècheresses

La Réutilisation des Eaux Usées Traitées (REUT) constitue un défi crucial pour préserver les ressources en eau à travers le monde. La Namibie ou le Mexique ont déjà franchi le cap, la France réfléchit !

En France, la réutilisation des eaux usées épurées est inférieure à 1 %, ce qui est considérablement en retrait par rapport à des pays comme l’Italie et l’Espagne, où de 8 à 14 % de leurs eaux sont réutilisées, selon les chiffres du site Cieau.fr.  Nous sommes donc en retard, très en retard même sur certains pays ! Par exemple, Israël pratique la réutilisation des eaux usées (REUT) à 80 % et la ville de Mexico irrigue ses 85 000 hectares de terres, grâce à ce procédé. Cependant, à cause du dérèglement climatique, la France, ainsi que d’autres pays, commencent à assouplir les règles d’usage de ces eaux usées. Dans certains pays, et après traitement bien entendu, il est même possible de transférer l’eau des toilettes au robinet d’eau potable. Recycler les eaux usées, une aubaine pour la protection de l’environnement ? On va tout vous expliquer !

L’exemple de la Namibie

Ce pays d’Afrique australe n’est pas parmi les pays les plus riches du monde, pourtant il est avant-gardiste dans le domaine de la REUT ! N’oublions pas que ce pays se trouve en Afrique et qu’il souffre d’un manque de ressources en eau. Dans la capitale Windhoek, les ressources en eau sont quasi-nulles, et il fallait bien trouver des solutions pour pallier ce manque. Dès 1968, la ville prend conscience de ce problème et commence à traiter les eaux usées pour les transformer en eau potable. Aujourd’hui, 30 % des eaux usées produites sont recyclées en moins de 10 heures, une aubaine pour les habitants, qui ne semblent pas choqués de « boire l’eau des toilettes », en résumé !

En Namibie, 30 % des eaux usées sont traitées et réutilisées.
En Namibie, 30 % des eaux usées sont traitées et réutilisées. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Comment la Namibie recycle ses eaux usées ?

Pour permettre la transformation des eaux usées en eau potable, Windhoek a mis au point une série de processus innovants qui se déroule en 10 étapes, explique theconversation. Ce processus intègre des étapes physico-chimiques, telles que la coagulation et la floculation (l’ajout d’un agent qui forme des agrégats appelés flocs, lesquels rassemblent les particules en suspension). Nous trouvons aussi des processus chimiques comme l’ozonation, qui a pour effet, au contact de l’ozone, de provoquer une oxydation et la décomposition de certains micropolluants. Viennent ensuite plusieurs étapes de filtrations (charbon actif, membrane ultrafiltrante, etc.) Enfin, l’eau subit de nombreux contrôles sanitaires, avant d’être renvoyée vers les réseaux d’eau potable de la ville.

En France, la loi s’assouplit doucement…

Boirons-nous, un jour, l’eau de nos toilettes comme dans ce restaurant belge ? Ce ne sera sans doute pas pour demain, mais la REUT revient souvent sur le tapis. À l’évidence, cela impliquera un processus de traitement drastique. Cependant, les autorités imaginent que, prochainement, ces eaux usées pourraient être recyclées pour :

  • La production d’énergie. Avant d’être épurées, les eaux usées libèrent des matières organiques qui peuvent être transformées en biométhane (ou biogaz) via des digesteurs, offrant ainsi une source d’énergie renouvelable provenant de la biomasse.
  • L’irrigation agricole. Cette approche, bien moins coûteuse que l’utilisation d’eau potable, offre non seulement des économies significatives pour le secteur agricole, mais les eaux traitées sont également enrichies en nutriments bénéfiques pour les cultures.
  • L’arrosage des espaces verts, des greens de golfs, nettoyage des espaces publics, bassins de rétention, de lutte contre les incendies
  • Le nettoyage des sols, des entreprises, des machines, équipements, etc.
  • Le rechargement des nappes phréatiques.

Nous rejetons, en France, plus de 2 milliards de mètre cubes d’eaux usées chaque année. Il serait peut-être temps de les réutiliser, non ? Je vous invite à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Source
Theconversation.com

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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