Cette tortue géante des Galapagos est certainement la plus célèbre du monde. Pesant près de 80 kilogrammes et mesurant 90 centimètres de haut pour 150 centimètres de long, Diego a sauvé son espèce de l’extinction grâce à sa ferveur sexuelle.
L’histoire remonte à une quarantaine d’années. Vers le milieu des années 1970, il ne restait notamment plus qu’une douzaine de tortues sur l’île Española dans l’archipel des Galápagos, en Équateur. Quelques membres de la population restante auraient même passé des dizaines d’années sans rencontrer une autre tortue géante. Face à cette situation critique, les scientifiques ont donc mis en place un vaste programme de reproduction de captivité sur l’île de Santa Cruz.
Dans le cadre de ce programme, ils ont recruté plusieurs spécimens vivant dans les quatre coins du monde. L’on pouvait compter Diego parmi les mâles sélectionnés. Âgé d’un peu moins de cent ans, ce dernier était particulièrement connu dans le zoo de San Diego pour sa libido singulière.
La tortue peut désormais prendre sa retraite
Les responsables des parcs nationaux des Galapados ont récemment annoncé que Diego avait rempli son devoir à merveille. En l’espace de quarante ans, la tortue géante a notamment engendré environ 800 bébés. En tout, il serait à l’origine de 40% des naissances durant tout le programme de reproduction.
Crédit photo : Galapagos National Park
Âgé d’environ 130 ans, il a été remis en liberté sur son île natale en mars dernier avec d’autres tortues reproductrices. Mais avant cela, il a d’abord été placé en quarantaine afin de s’assurer qu’il ne disperse pas des graines de plantes exogènes. Reste donc à savoir si l’animal arrivera à se réadapter à son nouvel environnement.
L’espèce n’est plus menacée d’extinction
C’est officiel, l’espèce n’est plus menacée d’extinction avec une population comptant plus de 2 000 individus lors du dernier recensement en fin 2019. Washington Tapia, directeur de la Giant Tortoise Restoration Initiative (GTRI), déclaré que les tortues pourraient se développer normalement sans le programme de reproduction pour les prochaines années.
Crédit photo : Galapagos National Park
Pour venir à cette conclusion, les équipes scientifiques ont étudié tous les scénarios possibles pouvant se produire au cours des cent prochaines années à venir. James Gibbs, directeur de recherche au GTRI a expliqué que les tortues avaient un régime alimentaire simple et des besoins modestes en matière d’habitat.
En revanche, les petits sont entièrement dépendants dès leur éclosion. Ainsi, ils sont ciblés par les oiseaux et d’autres mammifères. Cela fait toutefois partie de l’ordre naturel. Elles ont donc de grandes chances de survivre, surtout lorsque l’on sait qu’elles ne sont plus chassées par l’homme. D’autant plus que les rangers se sont assurés que les chèvres, leur plus grand prédateur, ne puissent plus les atteindre.