Dans un futur proche ou lointain, rien ne sera épargné par le réchauffement climatique. C’est notamment le cas de la production mondiale de vins qui serait sérieusement menacée par la hausse de température. C’est ce que démontrent de récentes études menées par des chercheurs de l’Institut national de recherche en agriculture, alimentation et environnement (Inrae).
Publiée dans la revue américaine PNAS, l’étude dévoile que si la température continue de monter, le monde perdrait au moins près de la moitié de sa production viticole. Une hausse de 2 % causerait l’anéantissement de 56 % des vignobles tandis que si elle grimpe à 4 %, c’est 85 % des terres que nous perdrons ! Ce sont des chiffres bien sombres et ils le sont malheureusement davantage pour certains pays.
Les chercheurs de l’Inrae ont expliqué que certaines régions du monde seront davantage touchées que d’autres, en l’occurence les pays méditerranéens dont le climat est déjà très chaud. Ainsi, l’étude prévient qu’à cause du réchauffement climatique, l’Italie ou l’Espagne pourraient perdre jusqu’à 65 % de leurs terres viticoles tandis que l’Allemagne ou la France ne devraient en perdre que 20 %.
D’un autre côté, le réchauffement climatique entrainerait l’apparition de nouvelles terres viticoles. Certaines régions qui n’étaient jusque-là pas favorables à la viticulture deviendraient propices à la production du vin. Les chercheurs citent l’Australie et le nord des USA qui pourraient enregistrer l’apparition de terres cultivables allant de 15 à 100 %.
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« Le message positif est que nous pouvons encore adapter la viticulture au changement climatique et la diversité est un outil très intéressant pour y parvenir. L’avertissement est que nous devrions limiter le réchauffement autant que possible car plus les températures augmenteront, moins nous aurons d’options pour nous adapter. » a indiqué Ignacio Morales-Castilla, chercheur à l’Université d’Alcalá en Espagne et un des co-auteurs de l’étude.
La viticulture n’est donc pas vouée à disparaitre complètement, elle devra simplement s’adapter aux nouvelles donnes climatiques. Néanmoins, les amateurs de vins devront malheureusement faire une croix sur certaines variétés de crus.