Montée des eaux : ce spécialiste du climat préconise une « désurbanisation » des littoraux pour nous protéger !

A trop vouloir rapprocher nos habitations des littoraux, nous avons détruits les espaces qui nous protégeaient de la montée des eaux... Maintenant il faudrait les rendre à la Nature pour nous protéger et cela va être très compliqué !

Alors que la montée des eaux due au réchauffement climatique ne cesse d’inquiéter la communauté scientifique, Emmanuel Garnier, Agrégé d’histoire et maître de conférences au sein du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (UMR CEA-CNRS, Saclay) et du CRHQ, UMR CNRS-Université de Caen accorde une interview au journal La Croix. Ce spécialiste du climat explique en détail pourquoi il faudrait « désurbaniser » pour enrayer la montée des eaux.

Il revient sur notre société, urbanisée parfois à outrance, qui ne permet plus de palier la montée des eaux… Il compare également notre manière actuelle d’exploiter les littoraux à celle d’avant… Présentation.

Des sociétés anciennes bien plus adaptées

Selon le scientifique, les sociétés anciennes vivaient en adéquation avec les littoraux. C’est-à-dire qu’elles vivaient près de la mer, mais toujours loin de la côte afin de respecter un « principe de précaution ». A la fin du 19ème siècle, les littoraux étaient des espaces de chasse, de pêche, de pâturage. Mais il ne servait jamais à la construction d’habitation.

A partir des années 1850, les hommes ont commencé à penser qu’ils parviendraient à maîtriser les éléments naturels… Et ont donc commencé à construire, puis à faire des digues pour protéger ces nouveaux habitats. Les espaces communaux non exploités sont devenus des espaces privés, construits.

Certaines zones de marais ont été asséchées puis on a construit des lignes de chemin de fer, et des routes, sur ces anciennes zones. En grignotant peu à peu sur les terres proches de la mer, le principe de précaution s’est donc considérablement réduit. Toutes les zones humides faisant office de barrages naturels ont disparu peu à peu…

Pourquoi détruire les paysages ?

Selon Emmanuel Garnier cette destruction de l’environnement est uniquement due aux progrès voulus par l’Homme. Et ce progrès a fait que les éléments naturels protecteurs se sont trouvés en rupture… Laissant entrer la tempête Xynthia en 2010 par exemple. C’était la première submersion depuis 1940 !

Emmanuel Garnier explique que ces phénomènes de submersion ont bien un rapport avec le réchauffement climatique. Mais, également qu’elles sont l’œuvre d’une trop grande urbanisation. Les anciens connaissaient les risques, que les plus jeunes n’ont pas su conserver.

Utiliser l’Histoire en exemple ?

Dans certains pays du monde, les autorités n’hésitent pas à montrer les catastrophes naturelles… En France, il semblerait que l’on préfère les montrer plus discrètement… Pour ne pas faire peur aux personnes concernées peut-être ? Pourtant Emmanuel Garnier estime que cette manière de fonctionner n’est pas la bonne. Ce serait en montrant la réalité et en expliquant les causes que l’on parviendrait à éduquer les plus jeunes à ne pas reproduire les mêmes erreurs.

Pour parvenir à désurbaniser, il faudrait alors s’inspirer des plans anciens… Les anciens respectaient un trait de côtes pour ne pas trop s’en approcher… Ou encore un cordon dunaire pour ne pas empiéter sur les dunes, protectrices naturelles de l’arrière-pays… Jadis, les habitations étaient loin des côtes et en cas de submersion plus épargnées qu’aujourd’hui.

Montée des eaux : ce spécialiste du climat préconise une "désurbanisation" des littoraux pour nous protéger !
Photo d’illustration. Crédit image : Shutterstock / Anton Balazh

Pour récréer ces espaces naturels, il faudrait alors désurbaniser… Mais quel gouvernement politiques ou quels élus s’engageront sur ce terrain scabreux… Désurbaniser voudrait dire rendre à la Nature, ce dont elle a besoin pour protéger l’Homme… Et donc détruire des milliers d’infrastructures construites trop près des côtes… C’est vraiment pas demain la veille alors on laissera les eaux montées, en regardant impuissants certaines villes disparaître de nos cartes de France ?

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Source
la-croix.com

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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