La « Plantation d’eau de pluie » : une méthode éprouvée pour lutter efficacement contre la sécheresse

Pour lutter contre la sécheresse, un éleveur de brebis de Champis, Clément Damiens, a expérimenté la « plantation d’eau de pluie », qui consiste à creuser des fossés afin de récupérer et de stocker cette ressource précieuse. Une stratégie efficace, selon lui, que les cultivateurs et les éleveurs devraient exploiter.

En France, environ 82 % des eaux utilisées proviennent des « eaux de surface », principalement des rivières, des fleuves et des lacs. En raison de la hausse de la température et du manque de pluie sur l’ensemble du territoire, de nombreux cours d’eau et plans d’eau ont été asséchés ces dernières années. Les périodes de sécheresse étant de plus en plus fréquentes et intenses, surtout dans certaines régions telles que l’Auvergne-Rhône-Alpes, cela affecte de nombreuses filières comme l’élevage ou encore l’agriculture. Pour faire face à cette pénurie d’eau, un éleveur de brebis de Champis, Clément Damiens, a expérimenté avec succès la technique ancestrale dite de « plantation d’eau de pluie ».

Une technique ancienne efficace pour lutter contre la sécheresse

Pour faire face au besoin d’eau de ses 500 brebis, Clément Damiens a décidé d’expérimenter « la plantation d’eau de pluie » qui, selon lui, est une méthode ancienne et efficace pour lutter contre la sécheresse. Le berger de Champis, en Ardèche, a souligné que cette technique peut être utilisée en complément de la retenue collinaire, d’autant plus qu’elle est plus facile à mettre en place que cette dernière. Cette technique traditionnelle consiste à récupérer l’eau de pluie – lors des saisons de pluies intenses – avant qu’elle n’atteigne les cours d’eau.

La plantation d'eau de pluie consiste « simplement » à creuser de longs fossés pour collecter les eaux de pluie.
La plantation d’eau de pluie consiste « simplement » à creuser de longs fossés pour collecter les eaux de pluie. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Plantation d’eau de pluie : avantages et coûts

La « Plantation d’eau de pluie » est une méthode ancestrale qui consiste à creuser d’immenses fossés de 50 cm de profondeur afin de ralentir le ruissellement de l’eau et son infiltration dans le sol pour créer des réservoirs naturels. « Quand il pleut, l’eau qui ruisselle de la prairie du dessus s’arrête dans le fossé, au lieu de courir jusqu’au ruisseau situé en contrebas. Ça lui laisse le temps de s’infiltrer dans le sol », explique l’éleveur au site France 3 Région.

Cela lui permet de stocker l’eau nécessaire à ses brebis lors des périodes de sécheresse, mais également d’améliorer la qualité de ses pâturages, tout en favorisant la biodiversité locale. Notons que l’éleveur français a par ailleurs décidé de planter 2 000 arbustes le long des canaux. Clément Damiens a investi environ 35 000 € dans la mise en place des travaux, financés entre autres par l’État, les collectivités locales et la compagnie nationale du Rhône.

Des fossés de 50 centimètres de profondeur pour économiser l'eau d'arrosage.
Des fossés de 50 cm de profondeur pour contenir les eaux pluviales. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Une approche traditionnelle qui séduit déjà certains éleveurs et agriculteurs

La technique de « plantation d’eau de pluie » mise en œuvre par Clément Damiens est une première en Ardèche et intéresse déjà quelques agriculteurs et éleveurs du département. Le berger de Champis n’a pas manqué de souligner que c’est une méthode efficace qu’il faut « encore » améliorer. Pour lui, cette technique traditionnelle peut être une excellente stratégie pour lutter contre la sécheresse, dans le secteur agricole et de celui de l’élevage. Pour information, un mois après les travaux, un fossé a débordé suite à une forte averse, démontrant l’efficacité du système. Grâce à son projet, Clément a apporté une lueur d’espoir aux éleveurs, face aux périodes de sécheresse qui touchent certaines régions de France, tous les étés. Que pensez-vous de cette méthode pour collecter l’eau de pluie ? N’hésitez pas à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Source
france3-regions.francetvinfo.fr

Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

3 commentaires

  1. Le surplus s’infiltrera quand même et rejoindra la rivière et la nappe, tout en permettant aux arbustes, à la haie plantée à proximité de la baissière de pousser correctement, de retenir l’eau, et même de recréer de la pluie (ce sont les arbres qui « créent » la pluie), de favoriser la biodiversite.. Personnellement, j’y vois plutôt un système vertueux (ce qui est rare dans l’agriculture » moderne  » qui n’a rien de vertueuse et détruit plutôt qu’aggrader).

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