Les méfaits du tabac sur la santé ne sont plus à présenter. Sur chaque paquet de cigarettes se trouve systématiquement des « avertissements » comme « fumer tue », « fumer provoque 9 cancers du poumon sur 10 », « fumer bouche vos artères », « fumer provoque le cancer de la bouche et de la gorge », etc.
Très certainement, si l’on devait faire un examen sur les risques que l’on encourt quand on se grille une cigarette, tous les fumeurs (ou non) pourraient avoir une excellente note. Mais en serait-il de même si les questions portaient sur les conséquences de nos mégots sur l’environnement ?
L’environnement et les mégots
Eh non, cet article n’a pas pour vocation de faire une énième fois la morale pour tenter de dissuader qui que ce soit de fumer. Plus que sur la fumée projetée par les cigarettes, nous attirons votre attention sur la cigarette après l’utilisation. Oui, ce moment où ayant assouvi votre envie, vous ne trouvez plus l’intérêt de garder votre mégot en main et que vous vouliez vous en débarrasser…pas forcément dans les bacs à ordure, mais même par terre, dans une bouche d’égout, en forêt ou pourquoi pas sous la voiture ?
Saviez-vous qu’une étude réalisée par des chercheurs de l’Imperial College de Londres et rapporté par France Inter a révélé que 6.000 milliards de cigarettes sont produites chaque année et qu’elles tiennent un rôle d’envergure dans le changement climatique, la pollution de l’eau et l’acidification des sols ?
Et les révélations des scientifiques ne s’arrêtent pas là. Leur rapport indique effectivement que « 0,2% des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde » sont attribuées à la cigarette ; que les mégots non éteints jetés au sol sont responsables de « plusieurs dizaines d’incendies majeurs sur le globe » ; que « 90% de la production totale de tabac est concentrée dans les pays en développement alors que la majorité de la consommation a lieu dans les pays riches » et que pour produire le tabac, beaucoup de producteurs font travailler des enfants.
Mais quel rapport entre les problèmes environnementaux et votre consommation de tabac ?
Quelques chiffres partagés par Québec sans tabac révèlent que la cigarette détruit l’environnement bien avant que les fumeurs ne la jettent. A vrai dire, ses méfaits commenceraient dès sa production. En effet, « 200.000 hectares de forêts par an sont coupés pour cultiver du tabac » et « le séchage des feuilles de tabac libère des gaz polluants qui contribuent au réchauffement climatique ».
Mais ce n’est pas tout. La culture de tabac nécessite également de grandes quantités de fertilisants et de pesticides à tel point que Santé publique France a qualifié la cigarette de véritable « usine chimique » et a dévoilé que la cigarette comprenait d’innombrables substances toxiques comme l’acétaldéhyde, l’acroléine, la toluidine, l’ammoniac, l’acide cyanhydrique, l’acétone, la naphtylamine, l’uréthane, la toluène, l’arsénic, la pyrène, la dibenzacridine, le méthanol, la diméthylnitrosamine, la naphtalène, la butane, la nicotine, le DDT, le monoxyde de carbone, le cadmium, des goudrons, la chlorure de vinyle, le mercure le benzopyrène et le plomb.
Photo de Will Day / Shutterstock
Mais revenant sur la problématique de l’environnement, saviez-vous que trois cigarettes brûlées une à une durant 30 minutes polluent 10 fois plus qu’un moteur de voiture moderne diesel qui fonctionne au ralenti pendant la même période ? Et que pour assainir une pièce de toute trace de fumée et de ses composants chimiques, il faudrait un courant d’air de la force d’un ouragan ?
Mais d’autres chiffres font aussi réfléchir : il faudrait 12 ans aux filtres des cigarettes pour se décomposer ; chaque année, 4,5 milliards de mégots de cigarette sont dispersés sur la planète à tel point qu’ils représentent 30 à 40% de l’ensemble des déchets recueillis lors des campagnes de nettoyage annuelles des plages et des villes; et 680.000 tonnes de déchets de cigarettes sont rejetés dans la nature chaque année.
Toujours pas convaincu(e) ?
Beaucoup pourraient dire que ce problème ne date pas d’hier (effectivement) mais que ce n’est pas pour autant que de vraies décisions ont été prises concernant les producteurs ou par le gouvernement pour régler le problème et que malgré tout ça, les consommateurs sont toujours soumis à la tentation d’acheter des cigarettes car, justement, il y a de l’offre.
Saviez-vous qu’en 2018, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a quitté le gouvernement et qu’il a pointé du doigt, selon L’Express « la responsabilité collective, sociétale » ? Selon l’ex-ministre, nous sommes en présence d’un manque de conscience écologique alors que de « petits gestes élémentaires » qui semblent « dérisoires » peuvent faire la différence. Il cite d’ailleurs dans une interview qu’il est indigné par le fait que des mégots soient jetés par terre. Mis à part cela, une enquête publiée par le média américain NBC a également présenté les mégots de cigarettes comme étant la « menace numéro 1 » et « le polluant le plus néfaste aux océans ».
En tout cas, de nombreuses études et sensibilisations ont été faites sur les répercussions du tabac sur la santé et l’environnement. Même si cela peut paraître fou qu’une simple tige de cigarette ou un mégot puisse entraîner autant de problèmes environnementaux, le moins que l’on puisse faire et recommander est de ne pas jeter nos mégots ailleurs que dans les poubelles. Faîtes donc comme Armstrong et dîtes-vous que c’est un petit geste pour l’Homme mais un grand geste pour l’Humanité, la planète et les générations futures !