Preuve à l’appui, une étude scientifique réfute la théorie de l’écocide survenu sur l’île de Pâques

Rapa Nui, communément appelée île de Pâques, est considérée depuis longtemps comme un symbole de la surexploitation des ressources naturelles par l’humanité. Cependant, une nouvelle étude remet en cause cette notion.

Célèbre pour ses statues monumentales connues sous le nom de moaï, l’île de Pâques fait partie des endroits les plus mystérieux de la planète. Située en Polynésie orientale, dans l’océan Pacifique, elle est rattachée administrativement au Chili malgré les 3 700 km qui séparent les deux terres. La fameuse théorie de l’écocide attribue au peuple autochtone de l’île, les Rapanui, la responsabilité de la destruction massive de celle-ci par la déforestation et l’épuisement des ressources naturelles. Mais il se peut que ce postulat soit faux. Du moins, c’est ce que suggère une étude parue il y a quelques jours dans la revue Nature.

Une théorie populaire

Le best-seller Collapse (2005) de Jared Diamond et le long métrage Rapa Nui – Rebellion in Paradise (1994) de Kevin Reynolds figurent parmi ces œuvres populaires qui mettent en avant la théorie de l’écocide prétendument commis sur l’île de Pâques. « En quelques siècles seulement, les habitants de l’île de Pâques ont anéanti leur forêt, poussé leurs plantes et leurs animaux à l’extinction et ont vu leur société complexe sombrer dans le chaos et le cannibalisme », a écrit Jared Diamond dans son livre. La nouvelle étude, menée par des scientifiques de l’Université de Copenhague au Danemark et de l’Université de Lausanne en Suisse, s’est appuyée sur des analyses génétiques.

Statues Moai d'Ahu Tongariki sur l'île de Pâques, symboles mondialement connus de cet endroit.
Statues Moai d’Ahu Tongariki sur l’île de Pâques, symboles mondialement connus de cet endroit. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

La résilience culturelle comme cause ?

Selon l’article intitulé « Ancient Rapanui genomes reveal resilience and pre-European contact with the Americas », que l’on peut traduire en français par « Les génomes des anciens Rapanui révèlent la résilience et le contact pré-européen avec les Amériques », l’aspect environnemental de l’île est plutôt lié à la résilience culturelle. Il s’avère que la population indigène de Rapa Nui n’était pas suffisamment nombreuse pour entrainer un écocide. Les analyses génétiques effectuées par l’équipe suggèrent que l’île comptait autrefois moins de 3 000 habitants qui se sont métissés avec des populations d’origine polynésienne et amérindienne bien avant l’arrivée des Européens.

Un effondrement inattendu ?

La population de l’île aurait connu une expansion phénoménale jusqu’au milieu du 17ᵉ siècle, avant de décroitre rapidement. Ce déclin, qui a réduit le nombre d’habitants à un peu plus d’une centaine, serait dû à l’esclavage et aux épidémies apportées par les colons européens. « Ces résultats ne soutiennent pas un effondrement majeur de la population de Rapa Nui après son peuplement initial et avant les années 1800 », affirment les universitaires dans l’étude.

Artistes locaux de l'ile de Pâques effectuant une danse traditionnelle.
Artistes locaux de l’ile de Pâques effectuant une danse traditionnelle. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Autrement dit, l’effondrement écologique de l’île ne serait pas dû uniquement aux ancêtres des Rapanui. « Les données suggèrent qu’à une certaine époque, Rapa Nui n’était pas si isolée malgré les milliers de kilomètres qui la séparent des autres îles et des Amériques », expliquent les chercheurs. Plus d’infos : nature.com. Connaissiez-vous cette théorie sur l’écocide ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Via
sciencealert.com
Source
nature.com

Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

3 commentaires

  1. SI la théorie de l’écocide s’avère fausse pourquoi a-t-elle alors existée ? Qui a développé cette théorie sur l’écocide de l’île de Pâques ? SI ce n’est pas le peuple Rapa Nui qui est à l’origine des deforestations massives et des épuisements des ressources naturelles alors qui-est ce ? Les colons européens ? Je veux bien croire que la première thérorie n’est pas la bonne mais alors dans ce cas qui serait le réel coupable de cet écocide sur l’île de paques ?

  2. Cette noouvelle théorie remettraient en cause des croyances populaires datant de plusieurs centaines d’années. Depuis tout ce temps personne ne s’est posé la question de savoir si la réputation des Rapa Nui était elle vraiment fondée ? Déjà su’ils ont subi l’esclavage et la colonisation si cette nouvelle théorie est bien la bonne cela voudrait dire que ce peuple a en plus été victime d’une difamation pendant toutes ces années passées. C’est hallucinant !

  3. Il faudrait arrêter de remettre tout en question. L’histoire est telle qu’elle est et malheureusement nous ne pourrons jamais démêler le vrai du faux. Peut-être que les Rapa Nui sont réellement tel qu’on le pense peut-être pas mais nous ne saurons jamais réellement. Cette île a tooujours été mystérieuse et je trouve que réfuter la théorie de l’écocide la rend d’autant plus mystérieuse et intéressante. Mais encore une fois nous ne saurons jamais avec certitude le vrai du faux

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