Les nappes phréatiques sont des réserves d’eau souterraines essentielles à notre approvisionnement en eau douce. Elles se forment lorsque l’eau de pluie s’infiltre dans le sol et s’accumule dans des aquifères poreux. Ces réservoirs naturels fournissent de l’eau aux puits, aux rivières et aux sources, jouant ainsi un rôle crucial dans l’équilibre hydrologique et l’approvisionnement en eau potable. Cependant, les nappes phréatiques sont vulnérables à certains facteurs comme la surexploitation, la pollution et les changements climatiques. Leur niveau varie en fonction des conditions météorologiques, et avec le déficit pluviométrique récent, certaines nappes sont plus favorisées que d’autres. Décryptage.
Quelle est la situation hydrologique en France au 1ᵉʳ mai 2023 ?
L’automne et l’hiver 2022-2023 n’ont pas été très pluvieux, et n’ont pas pu recharger les nappes phréatiques. Cependant, les précipitations qui se sont abattues sur la France en mars et en avril ont été bénéfiques pour les secteurs arrosés. La situation demeure préoccupante dans une grande partie du pays, avec 68 % des niveaux des nappes en dessous des normales mensuelles en avril (contre 75 % en mars 2023). De nombreux secteurs affichent des niveaux bas à très bas, ce qui témoigne d’une situation peu satisfaisante. (Source : BRGM).
Les mois de mai et juin ne seront pas propices à la recharge, car ce sont naturellement des mois de « vidange ». Autrement dit, durant ces mois, le pompage sera le plus important. Sauf en cas d’événements climatiques exceptionnels, les nappes ne devraient pas se recharger avant l’automne. « Selon le cumul pluviométrique et la réactivité de la nappe : 37 % des points d’observation sont en hausse, 25 % sont stables, mais 38 % restent en baisse en avril (respectivement 41 %, 32 % et 27 % en mars)».
Quelles sont les nappes qui ont bénéficié de ces pluies ?
Certaines nappes présentent des niveaux favorables, dépassant le volume normal au mois d’avril, par rapport aux années précédentes. Les nappes du socle du Massif armoricain, de la Bretagne à la Vendée, ont bénéficié de précipitations excédentaires en mars et en avril, ce qui a entraîné des niveaux élevés. De même, la nappe de la craie marneuse cénomanienne sur le littoral d’Artois-Picardie affiche des niveaux modérément élevés grâce à une recharge très excédentaire en 2022-2023. Dans la région du Grand-Est, la situation s’est considérablement améliorée pour les nappes des grès vosgiens, des calcaires triasiques, des calcaires jurassiques et des sables albiens. Au cours du mois d’avril, les niveaux étaient comparables, voire plus élevés que les normales.
Quelles sont les nappes « à risques » au 1ᵉʳ mai 2023 ?
De nombreuses nappes connaissent des niveaux très bas, en comparaison aux mois d’avril des années précédentes, principalement en raison d’un déficit pluviométrique marqué ces derniers mois. Les nappes inertielles du Dijonnais au Bas-Dauphiné ont des niveaux bas à très bas, à cause de recharges hivernales peu intenses et successives. Dans le Roussillon, les nappes de l’aquifère multicouche vivent une situation inédite, avec des niveaux bas dans la nappe profonde du Pliocène et très bas dans la nappe superficielle.
Certains points de la nappe superficielle atteignent des niveaux historiquement bas, augmentant ainsi le risque d’intrusion saline. En Provence et sur la Côte d’Azur, les nappes alluviales côtières et les calcaires karstifiés enregistrent des niveaux bas à très bas, voire historiquement bas. Vous pouvez retrouver la situation hydrologique des nappes phréatiques de France, sur cette carte, éditée par le BRGM.