Quels sont les 15 prédateurs naturels qui se nourrissent de frelons asiatiques ?

Ils sont redoutés, invasifs, et pourtant... les frelons asiatiques ne sont pas totalement sans ennemis. Voici 15 prédateurs naturels qu'on croise parfois, et qu’on n’attendait pas toujours.

Chaque année, c’est la même rengaine : on sort siroter un verre sur la terrasse et voilà qu’un frelon asiatique vient tourner autour du parasol. Il y a les humains courageux qui tentent de l’écraser, et ceux, carrément phobiques qui partent en courant au fond du jardin… Dès le mois de février, il est désormais possible de rencontrer des frelons asiatiques, et notamment les reines, qui sortent, à la recherche de sucre. La faute au réchauffement climatique ? Puis, en été, c’est l’invasion, les frelons sont nés et viennent camper dans votre jardin ! Et, là où la guêpe se contente de vous survoler avant de partir, ce gros insecte noir et orange, lui, semble décidé à camper sur place. Et pour cause : il a littéralement colonisé nos jardins, nos arbres, nos campagnes. Depuis son apparition en France en 2004, le frelon asiatique (Vespa velutina) n’a cessé de s’étendre, causant de lourdes pertes chez les abeilles domestiques et une grande inquiétude chez les apiculteurs et jardiniers. Mais au fait ? Existe-t-il des prédateurs naturels qui pourraient aider dans la lutte ? Réponse dans cet article.

Le frelon a-t-il des prédateurs naturels ?

Cette question revient souvent : le frelon asiatique n’a-t-il pas de prédateurs naturels ? Comment se fait-il qu’il prospère vite sans régulation naturelle ? En me penchant sur le sujet, j’ai découvert une liste plutôt surprenante d’ennemis, certains improbables, d’autres carrément sous-estimés. Je vous emmène à la découverte des 15 prédateurs naturels du frelon asiatique.

Les oiseaux insectivores : les sentinelles ailées du ciel

Premier acteur de cette lutte naturelle : les oiseaux. Et, pas n’importe lesquels ! On retrouve la bondrée apivore, un rapace spécialisé dans la chasse aux hyménoptères. Elle localise les nids, les perce et se régale des larves. Si elle est plutôt rare, sa présence est un excellent indicateur de biodiversité. Autre prédateur connu : le guêpier d’Europe, reconnaissable à ses couleurs vives. Ainsi, il est capable d’attraper les frelons adultes en vol et de les assommer avant de les dévorer. Problème : il préfère les abeilles, ce qui ne l’aide pas à redorer son image dans les ruchers ! Citons aussi la mésange charbonnière, qui grignote parfois les larves dans les nids exposés, et le pic vert, dont le bec puissant peut venir à bout de nids en tronc creux. Ce sont des prédateurs opportunistes, mais bien présents dans nos forêts.

Le guêpier d’Europe est reconnaissable à ses couleurs vives.
Le guêpier d’Europe est reconnaissable à ses couleurs vives. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Insectes vs insectes : des combats à six pattes

Et, si le meilleur ennemi du frelon était un autre insecte ? C’est parfois le cas. Certaines mantes religieuses s’attaquent aux frelons adultes, surtout lorsqu’ils sont isolés ou affaiblis. Leurs pattes ravisseuses sont de redoutables armes ! Parmi les coléoptères, les carabes peuvent s’attaquer aux larves si un nid est accessible au sol. Même chose pour les fourmis, qui envahissent volontiers un nid abandonné ou affaibli. C’est moins spectaculaire que la bondrée, mais redoutablement efficace. Les mouches asilides, comme l’Asile Frelon, sont aussi à mentionner. Ce sont des prédateurs aériens très rapides capables d’intercepter des proies en vol. Enfin, certaines guêpes parasites pondent dans le corps des frelons adultes, transformant l’insecte en hôte involontaire d’un parasite mortel. La nature est parfois cruelle… et bien faite !

La mante religieuse est un prédateur naturel.
La mante religieuse est un prédateur naturel. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Les petits rôdeurs : épeires, chauves-souris et compagnies.

Parlons maintenant des araignées. Les grosses toiles des épeires diadème peuvent capturer des frelons imprudents. Même si ce n’est pas leur proie favorite, cela reste une aide inattendue. Les chauves-souris, elles, interviennent à la tombée du jour. Certaines, comme la pipistrelle commune, peuvent attraper des frelons en vol, en particulier les ouvrières retardataires. C’est peu fréquent, mais significatif. Quant aux larves et pupes, elles ne sont pas à l’abri de certains champignons entomopathogènes ou nématodes parasites. Invisibles à l’œil nu, ces micro-organismes peuvent faire des ravages dans un nid affaibli. Une guerre invisible, mais bien réelle.

Mal-aimées, les chauves-souris sont pourtant indispensables pour la biodiversité
Mal-aimées, les chauves-souris sont pourtant indispensables pour la biodiversité. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Arrêtons-nous sur la poule de Janzé…

Cette poule noire serait également un prédateur naturel du frelon asiatique, néanmoins cette affirmation est souvent controversée. Certains apiculteurs affirment que des poules de Janzé installées aux abords des ruches pourraient dévorer les frelons asiatiques, à condition qu’elles ne soient pas nourries d’une autre manière. D’autres estiment que toutes les poules sont capables de se nourrir de frelons asiatiques. Il semblerait aussi que certains canards peuvent se nourrir de frelons tombés au sol, même si l’utilité est moindre, car ces spécimens sont forcément affaiblis et moins dangereux que les frelons vigoureux et actifs.

La poule de Janzé serait un prédateur naturel du frelon asiatique.
La poule de Janzé serait un prédateur naturel du frelon asiatique. Crédit photo : Francis / Trizek (Travail personnel), CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19141153

L’homme, prédateur n° 1

On ne va pas se mentir : le principal régulateur du frelon asiatique aujourd’hui, c’est nous. Que ce soit par les pièges sélectifs, les destructions de nids ou l’entretien du jardin (adieu les buissons abandonnés où ils adorent s’installer), l’humain joue un rôle essentiel. Certaines communes forment même leurs agents à repérer et à traiter les nids.

Prédateurs oui, mais pas assez puissants…

Alors pourquoi les frelons asiatiques ne sont-ils pas naturellement régulés ? Tout simplement parce que la plupart de ces prédateurs ne sont pas spécialisés, et que le frelon asiatique est un invasif très adapté. En Asie, il est en équilibre dans l’écosystème, car il a des ennemis naturels puissants et spécialisés, absents chez nous. Les abeilles d’Asie elles-mêmes sont parvenues à lutter contre le frelon en développant des « armes ». Nos abeilles européennes n’en sont pas encore à ce stade, elles ne savent pas lutter. Néanmoins, on commence d’observer certaines abeilles voler en stationnaire devant la ruche pour provoquer une chaleur artificielle, qui ira jusqu’à tuer le frelon asiatique rôdeur. Aucun doute, elles parviendront un jour à « cohabiter » avec le frelon asiatique, lorsqu’elles auront génétiquement développé des moyens de lutte.

Un homme explique le fonctionnement du piège.
Un homme explique le fonctionnement du piège VelutinaTrap. Crédit photo : BeeVital (capture d’écran vidéo Facebook)

En attendant, il est de notre ressort, nous, humains, de les protéger. Cela explique pourquoi, malgré la présence d’une quinzaine de prédateurs identifiés, les populations de frelons continuent d’exploser. La lutte passe donc encore majoritairement par la vigilance humaine et la prévention. Néanmoins, attention, ne laissez jamais votre chien ou votre chat se transformer en prédateur de frelon, l’issue pourrait être fatale, si votre boule de poils était piquée dans la gueule. Et vous, avez-vous déjà vu un prédateur s’attaquer à un frelon asiatique ? Un oiseau dans votre jardin ? Une araignée qui piège un frelon ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

Abonnement à la Newsletter.
Rejoignez nos 900 000 abonnés via notre Newsletter , Google Actualité et WhatsApp

Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

4 commentaires

  1. On parle de prédateurs mais on oublie de mentionner notre frelon européen qui joue un rôle essentiel dans cette régulation. Sans compter que l’humain n’est pas un prédateur du frelon asiatique. Dans la chaîne trophique ce rôle n’est pas celui de la prédation. Qui plus est, nombreux de ces prédateurs s’en prennent également aux abeilles et comme indiqués, ils les préfèrent.

    0
    0

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page