Selon une étude de l’agence européenne pour l’environnement réalisé en 2017, on estime le nombre de mort prématuré à environ 500 000 par an. La pollution atmosphérique serait, en effet, responsable de 9 % de la mortalité en France et de la mort de 3,2 à 7 millions de personnes à l’échelle de la planète. Face à ce triste constat, une entreprise indienne basée à Delhi (l’une des villes les plus polluées du monde) a inventé un filtre nasal pour protéger les poumons des citadins de la pollution de l’air. Cette invention, sobrement baptisée Nasofilter, est un filtre à base de nanofibres qui recouvre intégralement les narines. Selon l’entreprise qui développe ce produit, le filtre serait capable de bloquer jusqu’à 90 % des PM2,5 (particules d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres) et 95 % des PM10 avant qu’elles ne pénètrent dans les poumons.
Le produit a été développé par Nanoclean Global, une jeune start-up locale fondée par une équipe de diplômés et de professeurs de l’Indian Institute of Technology de Delhi. « Dès notre lancement, nous avons reçu des milliers de demandes de renseignements de la part d’écoles, d’hôpitaux et d’entreprises à Delhi et dans tout le pays », a déclaré Prateek Sharma, l’une des cofondatrices de l’entreprise au journal The Hindu. Toujours selon l’entreprise, les filtres peuvent être portés et utilisés pendant 12 heures consécutives. Ils seraient à peine perceptibles, car la surface adhésive est presque transparente. « Le concept est assez simple (…) les fibres permettent la filtration de surface et, quand vous expirez, les filtres éliminent toutes les particules nocives accumulées.» Précise la co-inventrice.
Aujourd’hui, le dispositif se vend seulement 10 roupies indiennes (environ 0,12 €) la paire, et la start-up reçoit des commandes en gros au niveau national, mais également international, de pays comme l’Iran, Dubaï et le Vietnam. Mais l’ampleur du problème va bien au-delà du cancer du poumon. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ sept millions de personnes meurent chaque année des suites d’une exposition aux particules fines. À mesure que la qualité de l’air diminue dans les villes, le risque d’accident vasculaire cérébral, de maladie cardiaque, de cancer du poumon et de maladies respiratoires chroniques et aiguës, dont l’asthme, augmente pour les personnes qui y résident.
L’entreprise Nanoclean Global a été reconnue par le gouvernement sud-coréen comme l’une des 50 premières start-up innovantes au niveau mondial. En 2017, elle a reçu le prix national Startups National Award, parrainé par le gouvernement indien, et a été la seule start-up indienne parmi les 100 finalistes de l’Elevator Pitch Competition de Hong Kong. L’équipe de Nasofilter travaille également sur de nouveaux dispositifs qui pourraient bloquer les bactéries avant qu’elles ne pénètrent dans l’organisme. « Nous espérons même bloquer la tuberculose et autres maladies…»