Pour réduire leur empreinte carbone, les constructeurs d’avions étudient plusieurs options. Dans le cas d’Airbus, le géant européen de l’aviation s’intéresse à la fois aux propulsions électrique et à l’hydrogène. En septembre dernier, le groupe a ainsi révélé son intention de lancer d’ici 2035 un avion de ligne propulsé à l’hydrogène.
Pour ce projet, Airbus a dévoilé trois concepts : un avion régional à hélices, un appareil de transport régional et un avion à « ailes mixtes ». Certes, ce dernier s’avère le plus intéressant de tous, mais la firme a préféré en premier fournir plus de détails sur le concept à hélice Turboprop.
Trois nacelles sur chaque aile
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce modèle d’avion à hélices imaginé par le géant européen de l’aéronautique et de l’aérospatial est unique en son genre. Le concept décrit la possibilité d’installer sur chaque aile trois nacelles autonomes qui comprennent déjà les hélices, les piles à combustible, l’hydrogène liquide ainsi que les dispositifs électroniques nécessaires.
Pour Glenn Llewellyn, vice-président de la division des avions zéro émission d’Airbus, l’utilisation de nacelles constitue « un excellent point de départ » pour approfondir nos connaissances sur l’utilisation de l’hydrogène comme combustible pour faire voler un avion. Toujours selon ce haut cadre, Airbus n’a pas encore adopté un plan définitif. Il choisira entre plusieurs concepts et ce choix devrait être effectué au plus tard en 2025.
Une manipulation en un temps record
La firme vise à ce que les nacelles puissent être assemblées, installées, et démontées rapidement. Autant dire que leur utilisation devrait aider à résoudre les pertes de temps occasionnés par l’avitaillement. Il faut savoir que les aéroports ne comportent pas encore de nos jours des infrastructures destinées à assurer le fonctionnement des avions à hydrogène. Le développement du concept à nacelles devrait donc aider à populariser les appareils fonctionnant avec un tel carburant.
Un concept breveté
Pour protéger sa création, Airbus déposera un brevet documentant son avion à nacelles avant la fin de l’année. Matthieu Thomas, le designer principal du concept, s’attend à des coûts de développement exorbitants. Cela est dû au fait que la propulsion à l’hydrogène est une technologie entièrement nouvelle qui nécessitera des recherches approfondies avant de pouvoir être mises en œuvre.
Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron a déjà annoncé sa volonté de soutenir l’industrie aérospatiale pour permettre au secteur de redécoller après la crise sanitaire. De son côté, l’UE débloquera de 750 milliards d’euros pour financer des projets de développement d’avions zéro émission.