La cryptomonnaie compte de plus en plus d’adeptes. Cela est dû au fait qu’on peut choisir entre plusieurs protocoles d’échanges décentralisés, c’est-à-dire ne nécessitant pas l’intervention d’une banque centrale. D’Ethereum à Litecoin en passant par le Bitcoin, les solutions disponibles sont nombreuses quand il s’agit d’émettre une monnaie de pair à pair.
Mais aujourd’hui, nous allons nous focaliser sur le Bitcoin qui est actuellement la cryptomonnaie la plus répandue. Nous allons plus précisément voir si cette cryptomonnaie est suffisamment sécurisée pour prévenir les piratages et les actes de sabotage perpétrés éventuellement par un gouvernement.
Six cent quarante mille lignes de code
Comme le note notre source, le protocole Bitcoin repose sur un ensemble de règles très strictes. 646 000 lignes de code sont stockées sur GitHub. Et seuls quelques privilégiés peuvent y accéder : « les mainteneurs de Bitcoin ». Il s’agit d’un groupe de six personnes qui détiennent les clés permettant d’apporter des modifications matérielles au code de la cryptomonnaie. Les membres du groupe en question sont Wladimir Van der Laan, Jonas Schnelli, Marco Falke, Samuel Dobson, Michael Ford et Pieter Wuille.
Que se passerait-il si quelqu’un réussissait à mettre la main sur ces clés et à insérer un malware dans les serveurs de Bitcoin ? Afin de comprendre comment le système fonctionne et savoir si une attaque pouvait être menée, le média cité en début d’article s’est entretenu avec des experts et des développeurs spécialistes de la cryptomonnaie. Il faut savoir que Bitcoin est un projet open source. Cela signifie que les responsables ne sont pas officiellement nommés.
Des clés PGP pour sécuriser les codes
Avant d’updater les registres de Bitcoin, l’équipe permanente évalue le code proposé par l’un des milliers de développeurs du réseau. Au cas où le code serait satisfaisant, les mainteneurs pourront l’activer en utilisant une clé PGP (Pretty Good Privacy). Ces clés sont utilisées pour signer, crypter et décrypter les données échangées. Mais qu’arriverait-il si un individu louche arrivait à mettre la main sur celles-ci ? Si cela se produisait, les responsables de Bitcoin élaboreraient certainement immédiatement de nouvelles clés PGP, rendant les anciennes inutiles, a expliqué Elias Strehle, chercheur au Blockchain Research Lab.
Les autres scénarios
Un autre scénario envisageable est que l’un des mainteneurs de Bitcoin a été compromis ou devienne malhonnête. À ce sujet, Harry Halpin, PDG de Nym Technologies, a indiqué qu’il s’avère difficile d’injecter et d’activer un code malveillant étant donné la diversité des acteurs qui doivent valider le changement. Et si tous les responsables étaient arrêtés ou kidnappés ? Pour ce cas de figure, le développeur Bitcoin Thomas Kerin estime que le réseau continuera de fonctionner. Chaque opérateur pourra ainsi décider d’accepter ou non la mise à jour déployée par l’individu ou l’organisme derrière l’arrestation ou le kidnapping. Bref, le Bitcoin a été conçu pour être infaillible. Reste à savoir si cette suprématie en termes de sécurité perdurera.