Fini le 3615 Ulla pour les coquinou et du tout premier annuaire électronique. Il s’agit de la fin d’une longue histoire de 30 ans remontant à l’origine en 1977 quand Valéry Giscard-d’Estaing commande à Simon Nora et Alain Minc un rapport sur l’informatisation de la société.
Ce service emblématique a connu son apogée dans les années 90 sous Chirac avec environ 25 millions d’usagers. C’est grâce au Minitel que la France est entrée dans l’ère numérique estime certains. C’était également un service qui au début des années 1980 n’existait pas ailleurs alors que outre-manche ou outre-atlantique les services offrants un service similaire tombaient en échec les uns après les autres. Le Minitel était sans abonnement, en tout cas les premiers modèles, prêtés par France Télécom à ses abonnés, mais facturés au temps de communication. La facture s’effectuait par comptabilisation sur la facture téléphonique. Le serveur pouvait être branché chez soi (n° d’appel direct) ou bien sur un des kiosques (3613, 3614, 3615, etc.). Le réseau Télétel de Minitel comportait au départ deux types de facturation :
- 3613 : communication payée par le service ;
- 3614 : communication payée par l’usager (20 Francs – 3,05 €/heure environ), pas de rémunération du service.
En février 1984 fut créé le système kiosque avec le :
- 3615 : rémunération du service : (60 Francs – 9,15 €/heure environ) payés par l’usager, dont 40 FF (6,10 €) pour le service et 20 Francs (3,05 €) pour France Télécom (système de « taxation arrière » souhaité par l’industrie de la presse pour rendre son contenu payant).
En parallèle, l’Etat pousse France Télécom à innover en créant un appareil liant Minitel et Internet, qui n’a jamais rencontré le succès escompté. Depuis, Internet a bien sûr connu le destin qu’on lui connait tous en dépassant de loin le Minitel et en connaissant une expansion énorme. AOL eut un grand succès entre 1996 et 2000, grâce à ses CD distribués gratuitement et massivement, puis grâce à des prix intéressants sur le bas débit. D’après Les Echos, En mai 1998, le nombre de foyers français connectés à internet pouvait être estimé à 570 000 (soit 2,4 % des foyers français), contre 270 000 en mai 1997 et 100.000 en mai 1996. C’est alors qu’en 2000, La France pouvait compter environ 8.500.000, soit 14.40% de la population.
Le Minitel aura permis l’émergence de personnalités connues encore aujourd’hui comme Xavier Niel, l’actuel patron de Free, ou Frederic Diefenthal. Après avoir créé 3615 Annu, l’annuaire inversé. Il rachète Illiad, société spécialisée dans le minitel rose ! De nos jours Illiad est encore la maison mère de Free (présentée plutôt comme une marque aujourd’hui). Si vous ne savez pas quoi faire de votre Minitel, voici quelques idées. Sinon, pour vous en débarasser, Orange a mis en place un dispositif de collecte et de recyclage des minitels (Démantèlement à Toulouse).