A 17 ans elle invente un dispositif innovant capable de détecter les braconniers d’éléphants

Elle n'a que 17 ans mais son invention pourrait sauver des milliers d'éléphants du braconnage... Son logiciel ElSa, qui différencie les mouvements humains de ceux des éléphants, fonctionne avec une caméra et un iPhone 6 !

En France, vendre, acheter ou transporter à des fins commerciales des objets contenant de l’ivoire ou de la corne lorsque ceux-ci ont été fabriqués après le 2 mars 1947 est strictement interdit. L’ivoire provient des défenses des éléphants ou des rhinocéros et ces animaux sont massacrés par des braconniers qui ne veulent « que » leurs défenses. Anika Puri est une jeune femme de 17 ans qui, lorsqu’elle visite l’Inde avec ses parents, se trouve confrontée à des dizaines de statues et bijoux en ivoire. Le commerce de l’ivoire est illégal depuis plus de 30 ans, et la chasse aux éléphants est interdite en Inde depuis 1970. Ce qui n’empêche pas les braconniers de continuer à massacrer ces pauvres bêtes. Et cela n’empêche pas non plus les marchands de continuer leur trafic ! Choquée, l’adolescente se renseigne sur le phénomène et se rend compte que les populations d’éléphants s’éteignent à petit feu. Elle décide d’agir et de trouver une solution pour tenter de limiter le braconnage. Découverte.

Sur quoi se base cette invention ?

Aujourd’hui, ce sont des drones qui sont utilisés pour détecter et capturer les images des braconniers en action. Malheureusement, ces images sont rarement assez nettes pour pouvoir les arrêter. Mais l’adolescente, qui a regardé de nombreuses vidéos d’éléphants et d’humains, s’est aperçu que les deux espèces ne se déplaçaient pas de la même façon : la vitesse, la manière de changer de direction et d’autres mouvements étaient bien différents. Elle explique : « J’ai réalisé que nous pouvions utiliser cette disparité entre ces deux modes de déplacement pour augmenter la précision de la détection des braconniers potentiels« .

Anika Puri a obtenu une licence de pilotage de drone commercial pour tester son invention dans son jardin.
Anika Puri a obtenu une licence de pilotage de drone commercial pour tester son invention dans son jardin.

Quelle est cette invention ?

Puri a mis deux ans à fabriquer ElSa (Elephant Savior). C’est un logiciel peu couteux qui se base sur l’apprentissage automatique et qui analyse les schémas de mouvements dans les vidéos thermiques d’éléphants et d’humains. Son logiciel serait quatre fois plus performant et précis que les méthodes actuelles, et il élimine en plus l’utilisation de caméras thermiques qui coûtent très cher…

Comment fonctionne ElSa ?

ElSa utilise une caméra thermique qui coûte seulement 250$ avec une résolution de 106 x 156 pixels et qui se branche sur un iPhone 6.  La caméra et l’iPhone sont ensuite attachés à un drone, et le système produit des déductions en temps réel pendant qu’il survole les parcs pour déterminer si les objets situés en dessous sont des humains ou des éléphants. Le déplacement des êtres vivants peut donc être analysé directement par ElSa. La jeune femme a d’ailleurs remporté le prix Peggy Scripps de la communication scientifique, et la somme de 10 000 dollars.

Comment a-t-elle conçu son invention ?

Puri a d’abord analysé de nombreux mouvement d’humains et d’éléphants en utilisant le Benchmarking IR Dataset for Surveillance with Aerial Intelligence (BIRDSAI), un ensemble de données collectées par Bondi-Kelly et ses collègues à l’aide d’une caméra infrarouge thermique fixée à un véhicule aérien sans pilote (UAV) dans plusieurs zones protégées en Afrique. Elle a ensuite analysé les données recueillies et identifié 516 séries temporelles de vidéos d’humains et d’éléphants en mouvement. Puis, elle a utilisé un algorithme d’apprentissage informatique afin de créer un modèle qui classe les silhouettes en tant qu’humain ou éléphant en fonction de leur vitesse de déplacement, du nombre d’individus et du nombre de virages qu’ils effectuent. En tout, 300 mouvements d’éléphants et 72 mouvements d’humains ont été répertoriés, les 144 autres séries ont servi à tester d’autres modèles de déplacements. ElSa a été capable de reconnaitre les humains avec une précision de 90%, ce qui permet de détecter les braconniers dès qu’ils se rendent à la « chasse » et de les appréhender avant qu’ils ne commettent leurs barbaries… Chapeau Mademoiselle !

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Source
Smithsonianmag.com

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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