Dans un monde en quête de durabilité, la réduction de l’empreinte carbone des bâtiments constitue une priorité absolue. En effet, le secteur résidentiel est responsable de 17 à 21 % des émissions mondiales de carbone liées à l’énergie. De leur côté, le chauffage et la climatisation représentent à eux seuls plus de la moitié de la consommation énergétique des ménages. La construction de bâtiments à haute efficacité énergétique n’est donc pas seulement un moyen de réduire les factures d’énergie, mais aussi de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. C’est en partant de ce principe que des chercheurs de l’Empa ont développé en 2018, une brique isolante de nouvelle génération.
Améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments
Baptisé Aerobrick, le nouveau matériau promet un rendement élevé. Sa résistance mécanique n’est pas non plus en reste. Il arbore une structure en nid d’abeille qui peut abriter des matériaux isolants. Cette conception est avantageuse dans la mesure où il n’est plus nécessaire d’ajouter des couches isolantes aux murs finis. Bien sûr, cela se traduit par une baisse des coûts et donne aux ingénieurs la possibilité d’explorer plus facilement de nouvelles possibilités architecturales. La perlite, la laine minérale et le polystyrène figurent parmi les principales matières isolantes utilisées dans les briques à structure alvéolaire. Cependant, l’équipe de l’Empa s’est tournée vers un aérogel pour remplir l’Aerobrick.
Un matériau qui possède de nombreux atouts
Les scientifiques du laboratoire suisse ont opté pour ce type d’isolant en raison de ses excellentes propriétés d’isolation thermique. Il faut savoir que l’utilisation d’aérogels dans le secteur du bâtiment est un concept assez récent. Constitués majoritairement de silicates, ces matériaux solides sont connus pour leur structure très poreuse. La présence de ces orifices de taille nanométrique est bénéfique en minimisant notamment le transfert d’énergie lié au mouvement des molécules d’air. Les aérogels présentent également l’avantage d’être perméables à la vapeur, recyclables, non toxiques et incombustibles. À ce propos, ils résistent à des températures allant jusqu’à 300 °C.
Des résultats prometteurs
Pour concevoir leur brique isolante, les chercheurs de l’Empa ont fabriqué une pâte contenant des granulés d’aérogel facilement accessibles. La substance a ensuite été déversée dans les cavités de plusieurs briques à des fins de test. Pour avoir une meilleure idée de l’efficacité de la conception, les performances ont été comparées à celles de briques isolantes remplies de perlite. L’équipe a mesuré une conductivité thermique de 59 W/(m·K) pour les blocs contenant l’aérogel, contre 90.6 W/(m·K) pour ces dernières. Ces résultats signifient qu’à performance égale, un mur en Aerobrick sera 35 % moins épais qu’un mur en briques remplies de perlite.
À noter que les scientifiques prévoient de continuer leurs travaux dans l’objectif notamment de réduire les coûts de fabrication. Plus d’informations : phys.org et sciencedirect.com. Cette étude date de 2017, et je ne suis pas certain que ce type de brique ait été commercialisé depuis malgré des résultats encourageants, avez-vous connaissance d’une commercialisation de ce type de produit ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .