Agrivoltaïque : l’invention d’un panneau solaire transparent qui produit plus d’énergie tout en augmentant les récoltes

Une équipe de scientifiques de l’Université de Californie a utilisé des cellules solaires translucides pour diviser le spectre lumineux du soleil dans le cadre d’un projet de recherche dans le domaine de l’agrivoltaïque — le processus de culture sous des panneaux solaires. Un concept qui a non seulement permis de produire de l’électricité avec un rendement plus élevé, mais aussi d’améliorer la récolte.

Selon les prévisions de l’ONU, l’humanité aura besoin d’environ 60 % de ressources agricoles en plus d’ici à 2050. La production d’électricité devra, elle aussi, augmenter d’au moins 50 % durant la même période, sous peine de faire face à une crise énergétique majeure. Conscients de l’importance de ces enjeux, des chercheurs de l’Université de Californie, aux États-Unis, ont expérimenté un nouveau procédé qui permet d’atteindre simultanément cet objectif, tout en produisant plus d’énergie solaire.

Séparer la lumière bleue et la lumière rouge

Pour détailler leur recherche, Majdi Abou Najm et Matteo Camporese ont publié une étude dans la revue Earth’s Future de l’American Geophysical Union. Ils affirment avoir inventé une technique rendant l’agrivoltaïque plus efficace. Selon leurs explications, les longueurs d’onde rouges de la lumière du soleil sont plus favorables à l’agriculture, alors que la lumière bleue est utile pour la production d’énergie. Par conséquent, les panneaux photovoltaïques qui bloquent le spectre bleu pourraient aider les agriculteurs à améliorer leur récolte tout en jouissant d’une meilleure autonomie énergétique.

Une cellule solaire transparente au spectre lumineux qui alimente la photosynthèse.
Une cellule solaire transparente au spectre lumineux qui alimente la photosynthèse. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Moins de fruits pourris

Pour démontrer l’efficacité de leur concept, le duo a cultivé des tomates sous une couverture de panneaux solaires translucides. Une autre parcelle de terrain non recouverte servait de témoin. Bien que la parcelle couverte ait produit environ un tiers de tomates en moins que celle non couverte, l’équipe explique avoir obtenu un résultat satisfaisant. En effet, la parcelle laissée à ciel ouvert avait produit deux fois plus de tomates pourries. Pour expliquer cela, les chercheurs avancent une réduction du stress thermique subi par les plantes. Trop de chaleur nuit effectivement à la croissance de ces dernières. L’ombre créée par les panneaux photovoltaïques a donc préservé les tomates d’une telle contrainte.

Des panneaux solaires plus efficaces

Comme indiqué plus haut, les chercheurs ont recouru à des panneaux solaires transparents. Ils insistent d’ailleurs sur le fait que l’approche ne fonctionnera pas si l’on utilise des panneaux classiques. En réalité, il est nécessaire que la couverture photovoltaïque capte la lumière bleue pour laisser la lumière rouge passer. En expliquant cela, le professeur agrégé Majdi Abou Najm a déclaré que les panneaux solaires translucides sont plus efficaces que les modèles conventionnels dans la mesure où ils absorbent la lumière du soleil de façon indirecte.

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Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

Un commentaire

  1. 1°: la lumière rouge est utile aux plantes, il faudrait créer un panneau solaire qui n’utilise que les longueurs d’onde dans le vert. Est-ce possible techniquement ?
    2°: les rendements sont réduits d’un tiers, on ne nous dit pas quel pourcentage de fruits ont pourri…
    En résumé : ce n’est absolument pas une démarche scientifique, c’est un discours accommodant des chercheurs pour présenter leur invention sous le meilleur angle… Je pense qu’on n’en entendra pas parler longtemps.

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