Le 9 septembre dernier, un appareil de dialyse aussi petit qu’un sac à dos a obtenu un prix de 650 000 $ lors d’un concours international, qui vise à créer des composants et des systèmes de reins artificiels. Cette innovation médicale nous vient du Center for Dialysis Innovation de Washington, et fait partie des 6 lauréats de cette année.
KidneyX, une société de l’American Society of Nephrology et du ministère de la santé américain cherche en effet à accélérer la recherche sur les maladies rénales, qui sont en forte augmentation et touchent aujourd’hui plus de 850 millions de personnes dans le monde.
Qu’est-ce que le Centre d’Innovation en Dialyse ?
Le CDI est une collaboration de scientifiques et de médecins de l’UW Medicine et de l’UW Bioengineering. Ce centre regroupe une trentaine de personnes qui travaillent sur le prototype d’un rein artificiel, ce qui pourrait permettre de libérer les patients sous dialyse trois fois par semaine. Celle-ci est un traitement qui ne s’arrête qu’en cas de greffe de rein ou décès du patient; un rein artificiel permettrait donc de ne pas attendre la greffe et de ne plus être sous dialyse.
Le Dr Jonathan Himmelfarb, professeur de néphrologie à l‘UW School of Medicine en charge de cette recherche, a bien évidemment accepté le prix remis par le CDI. Il explique qu’il y aura bientôt une phase qui permettra de vérifier que le système intégré fonctionne.
La deuxième phase de l’innovation ?
KidneyX demande cette fois aux participants de concevoir un composant qui pourra être intégré dans un système de rein artificiel. C’est-à-dire qu’au lieu de développer un seul composant, les ingénieurs travaillent sur une machine qui remplacera intégralement le système rénal, avec pour défi essentiel la miniaturisation des instruments. Ils se doivent d’être portables, alors qu’aujourd’hui, il est impossible d’être dialysé sans une machinerie très lourde.
Les scientifiques espèrent modéliser la réduction technologique du dispositif d’assistance ventriculaire gauche, qui maintient la circulation sanguine chez les personnes dont le cœur est en difficulté et qui attendent une greffe. Lors d’une hémodialyse, le sang passe d’un côté d’une membrane semi-perméable, et de l’autre côté des fluides circulent pour nettoyer le sang des toxines présentes.
Selon le professeur, la miniaturisation du système permettra une nouvelle approche pour l’élimination des toxines et de l’urée. Le nouveau système s’appelle le « AKTIV : rein ambulatoire pour augmenter la vitalité ».
Encore deux ans de travaux possibles
Toujours d’après le professeur, il faudra environ deux ans pour que les essais cliniques soient validés. Pour le moment à l’état de concept, il devra encore passer de nombreux tests avant d’être appliqué sur un patient dialysé. Il pourrait transformer la vie des malades puisque leur sang pourrait donc être purifié en continu, tout en évitant les trajets à l’hôpital.
En attendant une greffe de rein, d’un donneur ou artificiel, la dialyse à domicile est possible en France mais requiert de nombreux aménagements, une équipe médicale et une formation poussée des patients. Mais dans un futur proche, elle pourrait être grandement simplifiée grâce à AKTIV.