Les modalités de l’alerte à la population vont prochainement faire l’objet d’une rénovation. « Le 20e siècle a vu le passage du tocsin à la sirène, le 21e siècle sera celui du passage de la sirène au téléphone portable ».
C’est en ces termes que Gérald Darmanin a annoncé ce changement de doctrine à Rouen, la veille du premier anniversaire de l’incendie de l’usine Lubrizol et des entrepôts de Normandie Logistique. Une catastrophe qui, rappelons-le, a entrainé d’importants dégâts écologiques, en plus des conséquences sur la santé des riverains.
Vers l’adoption du cell broadcast
Devant les sinistrés, le ministre de l’Intérieur a révélé jeudi dernier que la France utiliserait le cell broadcast (diffusion cellulaire) dès l’année prochaine. Ce service permettra, en cas de catastrophe, d’envoyer des messages à tous les individus possédant un smartphone. À partir du second semestre 2021, le système sera déployé dans les zones à forte densité de population avant sa généralisation sur tout le territoire français en 2022.
Il faut savoir que contrairement à un simple SMS, cette alerte est bien plus visible dans la mesure où en plus d’émettre un son particulier, le terminal (iOS ou Android) affiche le message en plein écran. Le cell broadcast n’est pas une nouveauté. Contrairement à certains pays où on utilise déjà le dispositif principalement pour envoyer des alertes météorologiques, la France est d’ailleurs en retard. En tout cas, après à l’échec du système d’alerte et d’informations aux populations (SAIP) mis en place suite aux attentats de 2015, le gouvernement semble enfin avoir trouvé une alternative viable.
Une exigence européenne
En plus d’être une initiative émanant du gouvernement, ce passage au cell broadcast découle en partie d’une directive européenne. Les instances du vieux continent exigent en fait que tous les États membres disposent d’un système performant pour alerter la population en cas de danger.
Nous allons faire faire un grand pas à notre système d’alerte : le XXème siècle a vu le passage du tocsin à la sirène, le XXIème siècle sera celui du passage de la sirène au téléphone portable. pic.twitter.com/H5gXjVi9Yq
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 24, 2020
Grâce à un partenariat avec les opérateurs téléphoniques, le dispositif permettra justement aux autorités nationales ou locales d’envoyer des alertes aux téléphones des personnes se trouvant dans une zone donnée. À noter que la mise en œuvre du système coutera environ 50 millions d’euros. Reste à savoir s’il fera réellement ses preuves, d’autant que de plus en plus de personnes souhaitent réduire leur dépendance à leur smartphone, et donc, de ne plus s’en servir à tout moment.