Pour limiter l’augmentation de la température moyenne de notre planète à 1,5 °C au-dessus de la période préindustrielle, il est important de réduire significativement nos émissions de dioxyde de carbone. Pourtant, ces dernières continuent leur progression chaque année et selon le Rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions de 2023, elles ont atteint 57,4 gigatonnes d’équivalent CO2 durant la période 2021-2022. Ce qui constitue un nouveau record. Pour atténuer le réchauffement climatique et contribuer à l’atteinte de l’objectif de zéro émission nette en 2050, Algbio, une entreprise fondée par la doctorante Selen Senal, a mis au point une technologie innovante. Celle-ci permettrait, entre autres, de capturer le dioxyde de carbone grâce à des microalgues.
Des bioréacteurs séquestrant le CO2 et traitant les eaux usées
Dans la création d’Algbio, la doctorante turque, Selen Senal, s’est fixée comme objectifs de résoudre les problèmes liés à la pollution atmosphérique et marine. Elle a développé des bioréacteurs dans lesquels des microalgues sont cultivées, afin de capturer le CO2 émis par les installations industrielles et celui présent directement dans l’atmosphère. Hormis le dioxyde de carbone, la technologie permet d’absorber différents polluants présents dans les eaux usées, tels que l’azote ou le phosphore, et de produire de l’oxygène, grâce à la photosynthèse. Au début de son projet, la fondatrice de l’entreprise s’est focalisée sur l’amélioration de la croissance des algues et leur capacité à absorber les nutriments, ainsi que le dioxyde de carbone. Elle a ensuite mis au point des bassins permettant de favoriser leur bon développement et a estimé leur efficacité dans l’élimination des polluants, à savoir l’azote et le phosphore, à 95 %.
Une technologie permettant de produire du biocarburant et du bioplastique
La capture du CO2 par les algues permet de limiter la pollution atmosphérique, mais aussi de créer de la biomasse. Cette dernière peut être traitée afin de produire du biocarburant qui, d’après Algbio, respecte les normes ASTM et peut être utilisé dans divers domaines, comme celui du transport ou de l’aéronautique. Hormis le carburant, il est possible de transformer la biomasse résiduelle en granulés ou en filaments de bioplastique, en la mélangeant avec des additifs végétaux. Le plastique produit à partir des algues est biodégradable et exempt de polymère à base de pétrole. Il a été testé et respecte la norme ISO. À noter que la biomasse issue des bioréacteurs est particulièrement riche en nutriments et peut être utilisée directement en tant que biofertilisants ou pour l’alimentation animale.
Vers un déploiement commercial de la technologie
Si les tests réalisés sur la technologie développée par Algbio sont concluants, elle n’est pas encore suffisamment mature pour le déploiement commercial. Toutefois, la fondatrice de l’entreprise prévoit d’augmenter la capacité de ses bioréacteurs, d’optimiser les processus d’ingénierie et d’investir dans la Recherche & Développement. Ce qui permettrait d’atteindre rapidement le niveau de maturité technologique TRL 9 et entrer dans la phase de commercialisation.
Elle projette également de se développer dans le monde et d’obtenir des droits de propriétés intellectuelles internationaux, dans le but de protéger sa technologie. Pour information, la doctorante turque a remporté la phase nationale de The James Dyson Award grâce à son idée, et a gagné d’autres récompenses telles que The Social Impact Award. Plus d’informations : alg-bio.com. Souhaitons que ce projet de microalgues pour décarboner l’atmosphère aboutisse. Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
C’est un projet prometteur au niveau par exemple de sa durabilité et la valorisation des déchets. Mais il y a tout de meme des inconvénients. Tels que l’efficacité de la culture des microalgues et les coûts d’infrastructure élevés. Pas convaincu sur le long terme.
Il est clair que c’est une innovation écologique mais sa production dépendra énormément des conditions du marché. L’efficacité de la culture des microalgues est trop aléatoire. Malheureusement la viabilité de cette innovation n’est pas sure et certaine donc bon..
Les substances les plus polluantes restent en effet le plastique et les émissions de gaz a effet de serre qu’on retrouve quasiment partout. Cette substance peut devenir une vraie clé l’écologie. Je penses que sa commercialisation pourrait regler bien des problèmes.