Lorsque l’on parle de déchets dans les océans, nous parlons souvent de plastiques, microbilles, etc. Pourtant, il existe deux autres déchets souvent oubliés qui sont pourtant les deux plus grosses sources de pollution dans les océans : les mégots de cigarettes, et les chewing-gums. Keenat, une entreprise spécialisée dans le recyclage des déchets oubliés, a déjà trouvé une solution pour les mégots avec les bornes EcoMégot, et a lancé l’année dernière, des bornes de recyclage des chewing-gums en Gironde. 20 bornes de collecte ont été installées dans les villes partenaires : Lormont, Cenon, Floirac et Bassens, avec pour objectif de sensibiliser sur l’impact environnement du chewing-gum. Le but étant bien entendu, de recycler ce déchet auquel on ne prête guère attention. Présentation.
Le chewing-gum, deuxième déchet au monde !
Vous avez peut-être déjà aperçu ces boules de couleurs mâchées, joncher les trottoirs de certaines villes… Outre le fait que ce soit très désagréable de marcher sur un chewing-gum jeté au sol, c’est aussi très polluant pour la planète. Le chewing-gum, importé des Etats-Unis en 1918 puis popularisé en 1944 par les GI’s lors du débarquement, est devenu la deuxième source de pollution des océans après les mégots. Un chewing-gum met 5 ans à se dégrader dans la nature, mais peut rester 25 ans dans l’océan, et nous en jetons chaque année près de 350 000 tonnes au sol ! Un constat sans appel sur cette gomme à mâcher qui se vend par milliards chaque année dans le monde. Keenat a donc décidé d’inventer une solution pour les ramasser d’abord, puis les recycler ensuite avec ces bornes appelées Freegum.
Les bornes Freegum, comment ça marche ?
Ces bornes innovantes et surtout très utiles fonctionnent exactement comme les bornes EcoMégot. Le premier objectif est donc de sensibiliser les usagers avec ces bornes design et colorées. La collecte des chewing-gums est effectuée à vélo pour minimiser l’impact environnemental du ramassage, puis les chewing-gums sont envoyés dans un laboratoire qui s’occupera de les nettoyer de la salive et des bactéries et de leur donner une seconde vie. Keenat a récolté en 2 ans plus de 10 tonnes de mégots grâce à son invention, et espère atteindre les mêmes chiffres avec Freegum ! Sandrine Poilpré, cofondatrice de KeeNat, espère que les chewing-gums récoltés pourraient, après nettoyage, devenir une nouvelle matière plastique pour fabriquer des semelles, comme le fait déjà la start-up Gumdrop en Angleterre, qui les recycle aussi de cette manière.
Mais au fait c’est quoi un chewing-gum ?
Le premier chewing-gum a été inventé par Thomas Adams, en 1872. Pour réaliser sa mixture, il a mélangé de la résine, du chiclé (latex issu du sapotillier) et du sirop. En France, le chewing-gum « moderne » arrive par le biais de la Croix-Rouge américaine qui expédie 4.5 millions de chewing-gums aux troupes américaines en poste sur le sol français. Des sociétés européennes se lancent alors dans la fabrication de cette gomme à mâcher dès les années 20… Succès immédiat, et aujourd’hui, il s’en vend des milliards chaque année, même si ces ventes ont tendance à reculer depuis deux ans, avec 20% de ventes en moins enregistrées en 2021.