La plupart des inventions viennent d’un besoin précis que rencontre l’inventeur dans sa vie personnelle.
Jean-Louis Constanza est le papa d’Oscar, un enfant né avec une maladie neurologique génétique qui empêche les signaux nerveux d’atteindre ses jambes. Oscar a 16 ans, lorsqu’il dit à son père : « Tu es ingénieur en robotique ? Alors pourquoi ne fabriquerais-tu pas un robot qui me permettrait de marcher ? »
De cette question est née la société Wandercraft qui commercialise des exosquelettes permettant à de nombreux handicapés de retrouver la bipédie. Inspiré par Oscar, l’exosquelette Atalante recevait en 2019 la certification CE. Dans une interview accordée à la Mutualité Française, Jean Louis Constanza explique que 7 exosquelettes équipent des centres de recherches ou de réadaptation fonctionnelle en France. Présentation.
Wandercraft c’est qui ?
Wandercraft naît en 2012 sous l’impulsion de Jean-Constanza, Matthieu Masselin, Nicolas Simon et Alexandre Boulanger. L’entreprise commercialise des robots exosquelettes qui permettent à des personnes paraplégiques de marcher.
En 2013, Wandercraft lève des fonds auprès de différentes sociétés comme Kima Ventures (Xavier Niel). Mais également auprès de nombreux investisseurs sur les années suivantes : ECA, Anaxago ou encore LBO France. Récemment, en 2020, le premier exosquelette trouve sa place à la Fondation hospitalière La Renaissance Sanitaire, situé à La Musse (27).
L’exosquelette Atalante en détail
Atalante possède un système composé de douze articulations robotisées et de douze moteurs. Chaque « couple » doit permettre un angle douze degrés afin de permettre la liberté de mouvement. Le générateur est capable de gérer 30000 opérations et 12000 ordres par seconde. L’exosquelette permet de reproduire un mouvement de marche naturel. La version actuelle se destine à des patients mesurant entre 1.60m et 1.90m, et pèse pas moins de 68 kilos. Les algorithmes d’Atalante permettent une adaptation précise en fonction de la morphologie du patient.
Jean-Louis Constanza explique encore dans l’interview que le point fort d’Atalante est « la marche réaliste en posture réaliste », c’est-à-dire que le patient paraplégique garde les bras libres, et qu’il n’a donc pas besoin de se déplacer avec des béquilles ou entre les deux barres d’un tapis roulant; il peut marcher sans se tenir et sans aide extérieur.
Un outil de rééducation révolutionnaire
Dans un centre de rééducation, la posture « debout » des patients était possible grâce à des tables de verticalisation. Le patient sanglé sur ces tables pouvait être mis à la verticale, mais n’avait pas la possibilité de marcher. Certains patients pouvaient faire quelques pas entre deux barres, sur un tapis roulant.
L’exosquelette révolutionne donc les centres de réadaptation fonctionnelle et permet aux patients de redécouvrir la marche après parfois plusieurs années… Si l’exosquelette permet effectivement de marcher seul, il provoque surtout des émotions inégalables… Aller chercher un verre ou son téléphone, ces mouvements si familiers pour des « valides » redeviennent possibles pour les paraplégiques. L’émotion est immense à chaque pas.
Pour tous, pas tout de suite !
Evidemment, ce type d’équipement coûte très cher, et pour le moment, seuls quelques centres de rééducation ou de recherches en bénéficient. Mais le fondateur ne désespère pas, un jour, d’équiper les particuliers… Pour cela il faudrait que les tarifications à l’acte voient le jour en centre de rééducation par exemple.
Les spécialistes prédisaient une vingtaine d’années pour développer ce projet à la création en 2012. Et, 9 ans plus tard, les exosquelettes Atalante équipent déjà certaines structures… Merci Oscar pour avoir soumis l’idée à Jean-Louis ! Comme quoi, le désir d’un enfant peut mener à tout, même à une invention révolutionnaire !