
Le printemps arrive à grands pas, et avec lui, l’envie irrésistible de redonner un coup de propre à son jardin. Honnêtement, lorsque j’observe mes thuyas, je me demande si quelqu’un ne leur a pas filé de l’engrais en douce pendant l’hiver… Et, j’ai comme une irrésistible envie de sortir la tronçonneuse ! Eh bien, je vais, à priori, devoir freiner cette pulsion, si je veux respecter la biodiversité ! En effet, saviez-vous que vos haies et vos arbres sont actuellement de véritables maternités pour nos amis à plumes ? La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) recommande d’arrêter toute coupe entre le 16 mars et le 31 août afin de ne pas perturber la nidification. Une pause jardinage pour la bonne cause, ça vous tente ? Mais, qui dit réellement la loi à ce sujet ? Obligation ou question de bon sens ? Réponses dans cet article.
Vos haies : un immeuble à plusieurs étages pour la faune
Nous l’ignorons souvent, mais dans nos buissons et nos haies qui bordent nos jardins, nous hébergeons un petit monde qui s’active au printemps. Bon, il se peut aussi que des frelons asiatiques élisent domicile dans nos arbres, et là, c’est une autre histoire ! Revenons à notre sujet. Si l’on poursuit sur la métaphore de l’immeuble, alors au rez-de-chaussée, on trouve des troglodytes, du rouge-gorge et quelques autres oiseaux… En grimpant dans les étages, on retrouve le merle noir ou la fauvette à tête noire. Et, au sommet de notre immeuble, nichent plutôt les tourterelles des bois ou les petites linottes… Vous l’aurez compris, en supprimant l’immeuble et en coupant vos haies, vous risquez de détruire ces petits nids douillets et de mettre en danger des couvées entières.
Pas que les oiseaux : les haies, un refuge pour toute une biodiversité
Les oiseaux ne sont pas les seuls à profiter de ces espaces naturels. Au pied des haies, d’autres petits habitants ont élu domicile. Le hérisson, par exemple, adore y mettre bas et y trouver un abri sûr pour ses petits. Les amphibiens, insectes et divers petits mammifères y trouvent également une cachette de choix. Alors, si vous devez absolument tondre, adoptez la bonne méthode : laissez une bande enherbée près des haies, commencez par le centre du jardin et laissez des zones refuges pour que cette petite faune puisse s’échapper. Encore mieux : si vous avez des voisins compréhensifs, pourquoi ne pas créer des passages entre vos jardins (15 × 15 cm) pour permettre à ces petits animaux de circuler librement ? Une initiative toute simple, mais qui fait une énorme différence !
Respecter la nature… et la loi
Si la préservation de la biodiversité ne vous convainc pas totalement d’abandonner votre taille-haie, sachez que la loi veille au grain. En France, la réglementation interdit aux agriculteurs bénéficiant des primes de la Politique Agricole Commune (PAC) de tailler leurs haies entre le 16 mars et le 15 août. Mais, ce n’est pas tout : détruire le nid d’une espèce protégée constitue un délit passible de trois ans de prison et d’une amende pouvant aller jusqu’à 150 000 € ! De quoi réfléchir à deux fois avant de sortir son sécateur…
En d’autres termes, rien n’interdit formellement à un particulier de tailler les haies pendant cette période. Cependant, vous risquez de vous attirer des ennuis si un agent assermenté de la LPO passe par là ! Ou que l’on vous dénonce ! Et si vous attendiez l’année prochaine pour tailler vos haies ? Ne serait-ce pas une excellente idée pour votre porte-monnaie, et pour la biodiversité. Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .