Les CAES (Compressed Air Energy Storage) comptent parmi les solutions utilisées pour stocker l’énergie excédentaire issue de centrales solaires photovoltaïques ou de parcs éoliens. Si ces systèmes de stockage à air comprimé ont généralement un rendement compris entre 40 et 50 %, selon des chiffres publiés sur le site Planète Énergie. Des installations telles que le CAES de Zhangjiakou, développé par l’Académie chinoise des sciences, prouvent qu’il est possible de bénéficier d’une efficacité nettement plus élevée. Actuellement, la société israélienne BaroMar projette de tester un dispositif proposant un rendement proche de celui de cette centrale alimentant le réseau électrique de Zhangjiakou, tout en produisant de l’électricité à faible coût.
Un rendement avoisinant 70 %
Le système de stockage d’énergie à air comprimé de BaroMar est constitué de grands réservoirs maintenus immergés à une profondeur allant de 200 à 700 mètres, grâce à des cages contenant des roches. Ils sont équipés de vannes perméables et remplis d’eau de mer. Une fois que des dispositifs tels que des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques produisent un excédent d’énergie, celui-ci est utilisé pour activer un compresseur qui va alimenter les réservoirs avec de l’air. Pour produire de l’électricité, le dispositif laisse circuler l’air stocké à haute pression dans un tuyau jusqu’à ce qu’il atteigne une turbine d’expansion, entraînant un générateur. Grâce à ce fonctionnement et à la pression que l’eau exerce sur l’air, Jacobs, le cabinet d’ingénierie en charge de la réalisation du projet pilote, estime que le rendement du CAES devrait atteindre 70 %. Ce qui est légèrement inférieur à celui de la centrale de Zhangjiakou, dont l’efficacité est évaluée à 70,4 %.
Une énergie à coût réduit
Hormis le rendement, BaroMar projette de produire de l’énergie à moindre coût avec son CAES. Pour ce faire, la société israélienne a opté pour des matériaux peu coûteux, tels que le béton et l’acier, dans la conception des réservoirs. Si ces derniers n’ont pas besoin d’être aussi solides que ceux d’autres centrales, c’est en raison de l’équilibre entre la pression hydrostatique et celle de l’air emmagasiné. Grâce aux réservoirs peu onéreux et aux dépenses extrêmement réduites, liées à notamment leur entretien, l’entreprise a estimé le LCOE (coût actualisé de l’énergie) à environ 92,80 €/MWh pour une installation de 100 MW/1 GWh fonctionnant pendant 350 jours par an, durant 20 ans. Ce coût est nettement inférieur à ceux d’autres systèmes de stockage d’énergie de longue durée, évalués par la société à plus de 120 €/MWh.
Un projet nécessitant des études approfondies
Bien que le CAES constitue une solution de stockage d’énergie fatale révolutionnaire, la mise en œuvre de ce type d’installation sous-marine présente un certain nombre d’obstacles. D’après Fiachra Ó Cléirigh, le vice-président de Jacobs, pour garantir le bon fonctionnement de ce système de stockage à air comprimé, il est indispensable de réaliser des études géophysiques, géotechniques et bathymétriques approfondies.
Il a également déclaré que ce projet nécessite des études de faisabilité, des investigations et l’obtention d’autorisations pour installer les réservoirs au fond de la mer. Pour information, le CAES de BaroMar possède une capacité de stockage de 4 MWh. La société a signé un partenariat avec Jacobs pour la réalisation d’un projet pilote à Chypre. Plus d’informations sur le site de BaroMar. Ces systèmes de stockage vous semblent-ils prometteurs ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .