Le secteur du bâtiment constitue une source d’environ 36 % des émissions de carbone en Europe, dont une grande partie est associée à la production de matériaux de construction. En effet, l’empreinte carbone des matériaux est estimée à 250 millions de tonnes. De plus, ce secteur fait partie des responsables majeurs de la pollution de l’air, de l’augmentation des quantités de déchets et de l’épuisement de certaines ressources (eau, sable, graviers…). Afin de décarboner la filière, il est crucial de réduire les impacts environnementaux à tous les niveaux, de l’extraction des matières premières à la réalisation des projets de construction, en passant par la fabrication des matériaux.
Dans certains pays européens comme la France, des plafonds d’émissions de carbone sont légalement fixés pour les maisons et les immeubles résidentiels neufs. Ce qui oblige les constructeurs à privilégier des matériaux à faibles émissions tels que les blocs en terre crue de l’entreprise BC Materials, basée à Bruxelles. Découvrez les particularités et les avantages de ces briques écologiques à travers cet article.
D’où provient la boue utilisée pour la fabrication de ces briques ?
Selon cette entreprise belge, son équipe d’ouvriers transforme uniquement des déchets minéraux des chantiers de construction, principalement des terres excavées. À Bruxelles, si le projet du Métro 3 vers Schaerbeek se passe comme prévu, d’énormes quantités de terres seront excavées dans le sous-sol de la ville. Aujourd’hui, le chantier au niveau de la gare du Nord génère quelque 46 600 m³ de déblais, soit treize piscines olympiques, d’après Beliris. D’ailleurs, 2 millions de tonnes de terres sont extraites du sol de la capitale chaque année. En effet, BC Materials vise à favoriser la construction des bâtiments respectueux de l’environnement. Elle se concentre depuis plus de dix ans sur le recyclage des terres de chantier, qui sont considérées comme des déchets.
Comment sont produites ces briques écologiques ?
Depuis sa création, l’entreprise utilise une méthode de production artisanale de ses blocs de construction et d’autres matériaux. Cette technique lui convenait, car ses équipes travaillaient seulement pour des clients limités qui leur confiaient des projets sur mesure. Mais aujourd’hui, avec la hausse de la demande, ce fabricant décide d’industrialiser une partie de ses productions grâce à sa collaboration avec les sociétés Vande Moortel et Claesen Beton. Ces partenariats industriels lui permettent, d’ailleurs, de réduire les prix de ses produits. Il est à souligner que le processus de fabrication des briques en terres crues consomme peu d’énergie. Outre cela, ses émissions de CO2 (3 à 10 kg eqCO2/m²) sont inférieures de 90 % par rapport aux briques cuites (77 à 170 kg eqCO2/m²). En effet, les blocs en terres crues sont pressés et séchés sans recourir à un four chauffé à 1 200 °C.
Comment BC Materials utilise la terre jaune de Bruxelles ?
Ce type de terre a déjà été employé entre XIXe et XXe siècle dans les projets de construction de maisons bruxelloises typiques. De nos jours, des tonnes de cette ressource sont jetées dans les décharges en plein air, alors que celles-ci peuvent être valorisées et réutilisées, selon l’entreprise. Afin de varier les coloris des blocs (gris, ocre ou bruns), ce fabricant ajoute à la boue des pigments rouges extraits à Florennes ou des pigments blancs provenant d’Allemagne. Il vérifie constamment la granulométrie et le taux d’argile dans la composition des blocs, en vue d’assurer leurs performances. Plus d’informations : bcmaterials.org
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