Adrian Simone et Rania Al-Sheikhly, sont deux étudiants de l’Université de Waterloo (Canada) qui sont parmi les 20 finalistes du concours d’innovation James Dyson Awards, dont les résultats seront proclamés le 11 octobre prochaine. Ces deux étudiant ont inventé un nouveau matériau de construction zéro déchet en utilisant la puissance d’un processus microbien naturel. Le biomimétisme qui consiste à s’inspirer de la nature pour des besoins humains, semble être très tendance ces derniers mois. Avec cette nouvelle brique de construction, les inventeurs entendent produire un matériau zéro déchet et ainsi réduire les émissions de carbone dans le domaine de la construction… Un secteur qui, rappelons-le est l’un des plus gros producteurs d’émissions de carbone avec 23% à l’échelle mondiale… Découverte de la Bio-Brick…
D’où leur est venue cette idée ?
Comme nous vous l’avons dit, les émissions de carbone dans la construction représentent 23% des émissions mondiales, et il faut extraire environ 60 milliards de tonnes de matières premières chaque année… La Bio-Brick résoudrait donc ces deux problèmes en utilisant un processus neutre en carbone et des matériaux recyclés. Lorsqu’ils étaient en alternance, les deux étudiants ont pu constater les effets des matériaux sur les ouvriers qui les utilisent ou les fabriques (fumées toxiques, températures élevées etc.) Ces désagréments entraînent des problèmes de santé et environnementaux. Après des recherches plus approfondies, ils ont réalisé que l’industrie des matériaux de construction n’avait pas connu beaucoup d’innovations depuis le ciment portland dans les années 1860. Ils ont alors recherché une solution en s’inspirant du ciment autocicatrisant qui utilisent déjà les microbes pour combler le béton fissuré. En réajustant le processus, ils ont fabriqué des fournitures aux propriétés similaires et à un prix compétitif qui rend le processus de fabrication totalement durable.
Comment fonctionne la Bio-Brick ?
A l’état naturel, il existe déjà un processus microbien dans lequel certaines bactéries, peuvent créer de la pierre à partir de minéraux faciles à trouver. Les bactéries sont alors mises en suspension dans un agrégat et saturées à l’aide de ces minéraux en suspension dans l’eau. Pour réaliser cette opération Bio-Brick utilise du sable recyclé ou des déchets de construction qui sont ensuite moulés. Les bactéries forment alors des blocs de pierres entre les agrégats et relient efficacement toutes les particules grâce à ce qu’ils appellent des ponts de pierres. Ils peuvent réaliser ce processus à température ambiante, ce qui évite d’utiliser des fours ou étuves chauffés à très haute température. Le produit final, la Bio-Brick présente les mêmes caractéristiques qu’une brique classique en termes de durabilité et de résistance. Et, ils peuvent aussi réduire le processus afin de l’adapter à des usines situées ailleurs dans le monde, réduisant également les coûts et la pollution liés au transport.
Comment ont-ils conçu la Bio-Brick ?
Avant de lancer la fabrication, ils ont démontré qu’ils pouvaient tout à fait cultiver la bactérie de manière cohérente et à un prix abordable. Ils ont donc testé plusieurs modes de culture, à savoir 12 bouillons différents pour en retenir trois qui seront utilisés dans le prototypage initial. Ils ont également testé le volume de bactéries qu’ils pouvaient cultiver et le temps qu’il faudrait pour atteindre le nombre maximal de cellules trouvées dans les tubes à essai afin de fabriquer des prototypes plus grands. La Bio-Brick est différente de ce qui existe déjà, car la brique Biomason, possède une durabilité et une résistance comparables à celles de l’argile alors que la Bio-Brick serait comparable aux caractéristiques du ciment, donc bien plus résistant et durable. Nous ne connaissons pas encore les résultats, mais la Bio-Brick est indéniablement un produit d’avenir pour le secteur du bâtiment qui doit absolument se réinventer pour produire moins de gaz polluants !